Le génocide congolais a commencé en 1996

Depuis plus de vingt-cinq ans, nous pleurons nos mamans, nos sœurs, frères, enfants et la communauté nationale qui est représentée par l’ONU via la MONUSCO, tout en laissant pourrir la situation alors que censée rétablir la paix, n’a jamais daigné qualifier et reconnaitre le 2 Aout 1996 comme étant une journée commémorative de génocide Congolais. 

C’est une honte au regard de la charte des Nations-Unies. 

Les ambitions de la tutsi power incarnés par le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda, en agressant le Congo pour occuper ses terres par l’utilisation de la violence, dirigées par Kagame, ont occasionné beaucoup des morts au Congo, par des massacres à répétition sans que la communauté internationale interpelle Kagame.   

Les premières raisons évoquées pour justifier les massacres perpetrés au Congo portaient sur la crainte de voir les FDLR tenter de récupérer le pouvoir. Plus de deux décennies après, ces raisons n’ayant plus lieu d’être, Kagame passe par une autre méthode, celle consistant à créer et alimenter des rebellions (RCD, M23, etc…) pour déstabiliser l’Est du Congo en vue d’y installer les Tutsis.  

La première guerre du Congo est un conflit intervenu de fin 1996 à 1997, au terme duquel le président zaïrois Mobutu Sese Seko est chassé du pouvoir par les rebelles soutenus par des États étrangers, notamment par une coalition d’armées étrangères africaines dont le Rwanda, l’Angola, l’Ouganda, la Tanzanie, le Zimbabwe, etc… 

Ensuite vient une deuxième agression par l’assassinat de celui-là même que ces étrangers avaient installé à la tête du Congo, Laurent Désiré Kabila. Comme l’avait jadis dénoncé le feu président de l’Apareco, Honoré Ngbanda, Laurent Désiré Kabila ayant compris le danger que représentait ses soutiens, voulant s’en débarrasser, a dû payer de sa vie. 

En 1998, plus précisément en août, la guerre éclate dans la région des grands lacs à l’est de la république démocratique du Congo, 9 pays Africains sont impliqués : l’Angola, le Zimbabwe, la Namibie au sud, le Rwanda l’Ouganda, le Burundi, le Congo, le Tchad, le Soudan du nord. Une trentaine de milices locales sévit sur le terrain. 

Cette guerre de 1998 a été meurtrière, où le viol est devenu une arme pour détruire la procréation humaine c’est-à-dire les femmes. Les femmes et les enfants sont des victimes d’un génocide ignoré, des familles entières congolaises sont tuées, massacrées ; des populations déplacées vers l’inconnues et abandonnées dans la forêt, tout cela conduit à une pure épuration ethnique. Les camps de réfugiés sont devenus de gigantesques ghettos de misère où les pires atrocités se passent devant une totale indifférence des membres de l’ONU. 

Ces différentes agressions vis à vis du Congo démontre à quel point ce pays est à la merci de ses agresseurs qui décident de qui doit diriger le Congo. Pour bien asseoir leur autorité sur le Congo, ces agresseurs s’octroient même le droit de contrôler toutes les frontières du Congo.  

Complice de cette tragédie, la communauté internationale muselle les médias qu’elle contrôle d’ailleurs. C’est le silence total, circulez, il n’y a rien à voir. Les morts congolais ne représentent rien pour cette communauté internationale, c’est plutôt le contenu de son sous-sol qui est intéressant pour elle.  

Il aurait fallu attendre, près de vingt ans après pour qu’enfin le pape François 1er sort de sa réserve pour interpeller cette communauté internationale, lors de son passage en janvier 2023 en République démocratique du Congo, dans un appel aussi désespéré que brutal en la priant de ne pas oublier le génocide atroce qui se déroule dans le pays qui possède certaines des plus grandes réserves minérales d’Afrique et du monde. ». 

Le pape François 1er a aussi imputé la situation au “poison de la cupidité, qui a ensanglanté les diamants”, a reproché à la communauté internationale son indifférence et lui a demandé de ne pas oublier ce qui se passe, notamment dans la région du Kivu. 

Le voyage du pape avait été précédé par celui d’Alice Wairimu Nderitu, rapporteuse spéciale des Nations unies pour la prévention du génocide, qui s’était alarmée de la recrudescence des violences dans le nord-est de la RDC. Dans son rapport, elle reconnaît que des milliers de personnes sont massacrées en raison de leur identité ethnique, tout en dénonçant la commission de crimes atroces similaires au génocide qui a eu lieu en 1994. 

Plus de dix millions de personnes ont été tuées dans les guerres qui ont ravagé le pays sans relâche depuis la disparition du président Mobutu Sese Seko. L’Est du Congo est le principal théâtre des combats, avec pas moins de 130 milices qui s’affrontent pour la conquête des richesses minières du pays, un immense trésor qui est aussi sa malédiction.

La République Démocratique du Congo est le quatrième producteur mondial de diamants, il est également le deuxième fournisseur de coltan sans compter ses vastes réserves en cuivre, or, fer, cobalt et manganèse. Si aujourd’hui, tout le monde a les yeux braqués sur le Congo, c’est essentiellement pour son coltan.

Le coltan est un gravier noir dans la boue au poids économique très lourd. 80% des réserves mondiales sont ici. Le coltan contient du tantale et toute la planète en veut. Il s’agit d’un élément chimique adapté au superalliage dans l’industrie de l’aérospatiale et aux condensateurs dans le domaine de l’électronique. Indispensable pour la construction de tablettes et smartphones. 

Pour son exploitation, les multinationales sont prêtes à tout, allant jusqu’à bafouer les droits de l’homme, chère  à la communauté internationale. 

Les droits de l’homme ne sont absolument pas respectés dans de nombreuses mines exploitées par les milices en rébellion soutenues par les multinationales contre le gouvernement central, dirigé par Felix Tshisekedi.  Les enfants, les femmes et les personnes âgées travaillent dans des conditions proches de l’esclavage et sont soumis à toutes sortes d’abus. Ce sont eux qui souffrent le plus dans ce pays dont 70% de la population dans son ensemble survit avec à peine deux dollars par jour. 

Les agriculteurs des deux Kivu se retrouvent persécutés, chassés. La militarisation de l’économie engendre la commercialisation de la violence. Des milices proposent leurs services pour terroriser, torturer, violer. La haine ethnique est érigée en vitrine pour justifier les agissements, mais ce n’est qu’un leurre. La réalité est toute autre. La violence sert ici dans le but de piller et surtout d’installer une autre population afin d’asseoir ou d’établir un tutsi land. 

L’Apareco, par, du vivant de son président Honoré Ngbanda, appelait déjà à faire du 2 août, une date commémorative du génocide congolais. De la même manière que nous menons le combat pour la libération du Congo, de la même manière que nous nous battrons; comme jadis les arméniens, pour la reconnaissance du génocide congolais. 

Nous venons d’assister, pour la toute première fois de ses 4 ans de mandat, à la reconnaissance par l’actuel président du Congo du génocide congolais, Félix Tshisekedi, en honorant la mémoire de nos morts, le 2 août 2023. 

Déjà lors de son allocution du 30 juin 2023, il déclarait que : “certains de nos compatriotes en ce moment précis à l’Est ne peuvent pas jouir de cette liberté que nous célébrons parce que victimes de l’oppression des agresseurs. Je tiens à leur exprimer toute notre compassion et à les assurer de notre détermination à œuvrer sans relâche pour leur libération certaine”, mais réalité aucune action ou signal de détermination jusqu’à la date du 02 aout 2023. 

Face à cela, et surtout à l’approche des élections, il n’y a qu’un pas pour parler de la récupération politique, sachant que c’est ce même Félix Tshisekedi qui considérait les victimes des agressions à l’Est du Congo comme étant le résultat des dégâts collatéraux.

La reconnaissance du génocide congolais est très importante pour les vrais résistants patriotes et surtout pour rendre justice à tous nos patriotes disparus et tombés sur le terrain. 

Fait à Bruxelles, le 27 Août 2023

Mokambila Ferdinand

Secrétaire Général Adjoint de l’Apareco

 

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