REACTION DE L’APARECO CONCERNANT L’ADRESSE DE TSHILOMBO A LA NATION DE CE 3/11/2022, ET LA SITUATION A L’EST DU PAYS.

Suite à la situation sécuritaire délétère qui persiste à l’Est du pays caractérisée par l’occupation de Bunagana, Rutshuru, Kiwanja etc.., par le M23 avec l’appui de l’armée rwandaise, Monsieur Tshilombo s’est adressé à la nation.
De cette communication on retiendra ce qui suit :

Félix Tshisekedi appelle la population congolaise à se dépasser de tout clivage politique, idéologique, religieux et à s’unir autour de lui en ce moment pour défendre la mère patrie.
Il exhorte la population à ne pas céder aux propos xénophobes et autres discours de la haine ou de stigmatisation des communautés rwandophones.
Félix Tshisekedi a aussi appelé la jeunesse à s’organiser en groupes d’auto-défense et de vigilance, en vue d’appuyer, d’accompagner et de soutenir les forces de défense et de sécurité dans l’accomplissement de leur mission. Dans la foulée ; il a annoncé une campagne d’enrôlement massif dans l’armée à travers les 26 provinces du pays, en chargeant le Chef d’Etat-Major Général d’accélérer à cet effet la mise en place des centres de recrutement à travers le pays.
Il a vanté sa diplomatie de proximité avec les pays voisins dont le Rwanda et l’Ouganda pour ramener la paix et promouvoir les échanges commerciaux par la signature des accords.
Enfin, Félix Tshisekedi a mis en garde tous les traitres tant civils ou militaires et autres brebis galeuses qui servent les intérêts de l’ennemi sur la rigueur de la loi qui leur sera réservée, soulignant le juste châtiment que mérite ce genre de comportement.

Eu égard à ce qui précède, l’ALLIANCE DES PATRIOTES POUR LA REFONDATION DU CONGO, APARECO en sigle, qui a toujours axé son combat sur la libération de notre pays de l’occupation rwando-ougando-burundaise, tient à fixer l’opinion nationale sur cette adresse de Félix Tshilombo du jeudi 3 novembre 2022.

1. De la genèse de la résurgence de M23

Le M23 dans le contexte actuel est un allié de longue date de Mr Félix Tshilombo qui l’a fait revenir en vue de bénéficier de son soutien pour réaliser sa promesse électorale de rétablir la sécurité dans la partie orientale du pays.

Cela est publié dans le rapport des Experts des Nations Unies de 2020 qui dans un premier temps avait documenté avec preuve les opérations menées par des troupes rwandaises sur le sol congolais et soulignait aussi des négociations sécrètes durant 14 mois entre le M23 et Tshilombo à Kinshasa et celles-ci étaient poursuivies à Kigali. Félix Tshilombo avaient pris des engagements de réintégrer les éléments défaits du M23 dans les FARDC et dans les institutions politiques.

C’est le non-respect des engagements pris par Tshilombo qui a amené ses partenaires du M23 à reprendre les armes pour le contraindre à négocier en position de faiblesse.

Donc la guerre actuelle à l’Est est une affaire entre les alliés Tshilombo et M23.

Et l’on observe les scénarios suivants sur terrain :

SUR LE PLAN SECURITAIRE

De l’inaction de Tshilombo depuis la prise de Bunagana à l’avancée du M23 jusqu’à Rutsuru.

Il est en effet absurde qu’un gouvernement qui tient à son intégrité stratégique que la Cité de Bunagana soit occupée durant plus de 4 mois par ceux-là même qu’il a qualifiés des terroristes sans une action de gouvernement; livrant par ce fait la population au supplice de ces terroristes alors qu’elle en est pas complice. On peut donc en déduire que monsieur Tshilombo avait donné du temps à ses alliés de s’installer et de s’organiser pour des nouvelles conquêtes de terrain.

L’ECHEC DE L’ETAT DE SIEGE AU NORD KIVU ET A L’ITURI

L’état de siège annoncé avec pompe par Tshilombo depuis le 6 mai 2021 reste une catastrophe pour nos compatriotes des deux provinces. Au lieu de ramener la paix comme promis, cela a, au contraire, renforcé l’insécurité par l’augmentation de massacres tant en Ituri, Beni, Butembo qu’au Nord Kivu. Bref cela a servi de prétexte pour le détournement des fonds par ses frères généraux incompétents et sans expertise voulue en la matière et qui a entrainé la démobilisation des FARDC sur le terrain par manque de soutien logistique et de l’unité de commandement. A ce sujet Tshilombo n’a pas eu mot à dire aux congolais dans son message.

MUTUALISATION FARDC /UPDF POUR TRAQUER LES ADF

Dans l’éventualité d’une balkanisation de notre pays qui se profile à l’horizon jour après jour, et vu le retard pris dans la conquête de l’espace en RDC par Kagamé, Museveni va simuler un double attentat attribué aux ADF à Kampala pour faire entrer ses troupes en RDC et s’y installer en attendant cette balkanisation.

Félix Tshilombo concède et octroie Beni, Butembo et l’Ituri à Museveni. Cette occupation pourra se transformer en balkanisation si on n’y prend garde.

Le bilan de cette mutualisation reste très faible car après une année des opérations sur le terrain, l’insécurité continue à augmenter même plus qu’avant. Là aussi Félix Tshilombo a complétement zappé cette situation meurtrière dans son message.

Cela corrobore bien le processus de la balkanisation mis en place à Nairobi.

Ce qui est encore plus grave dans l’accord signé entre les FARDC et l’UPDF est que l’armée ougandaise est alliée aux FARDC en Ituri comme au M23 à Bunagana où le M23 avait bénéficié de l’appui logistique et des troupes ougandaises pour la prise de Bunagana.

Museveni n’avait-il d’ailleurs pas répondu à l’envoyé de Tshilombo dépêché auprès de lui que la guerre du M23 est une guerre juste ? Comprendra qui pourra.

A Nairobi Félix Tshilombo signe la concrétisation de la balkanisation

Il était convenu que la mission des troupes de l’EAC à l’Est de la RDC était pour éradiquer l’insécurité dans cette partie orientale de la RDC en traquant tous les groupes armés, principalement le M23, qui sèment la terreur au sein de la population civile. En acceptant sans soumettre aux Experts congolais le plan de sortie tel que proposé à Nairobi, Félix Tshilombo avait plutôt signé la feuille de route de la balkanisation du pays.

Raison pour laquelle les troupes du Kenya, à leur arrivée, se sont dit qu’elles étaient plutôt une force tampon entre les positions du M23 et celles des FARDC.

C’est pour cela que les USA, l’UE et l’UA soutiennent le processus de Nairobi. C’est pour cela aussi que tous attendaient que Goma tombe.

SUR LE PLAN POLITIQUE

Une stratégie pour le glissement.

Comme on peut lire dans le communiqué du gouvernement du 25 octobre passé, dans son dernier paragraphe où il prend la ‘communauté internationale à témoin, Tshilombo conditionne la tenue de bonnes élections en 2023 au retour de la sécurité à l’Est du pays. Il y a donc lieu d’affirmer qu’il n’y aura pas d’élection en décembre 2023 dans la mesure où il n’a ni volonté de rétablir la paix à l’Est, ni capacité de le faire.

C’est ici le lieu de rappeler aux uns et aux autres qu’un pays occupé ne se libère pas par des élections ni par des dialogues stériles.

PRETEXTE HYPOTHETIQUE D’ARGUMENT DE CAMPAGNE POUR 2023

Tshilombo pourrait utiliser une autre hypothèse vraisemblable qui serait d’arranger une fausse défaite du M23, comme cela avait déjà été fait dans le passé, et ce, pour servir de promesse de campagne. Ainsi, il se glorifierait d’avoir ramené la paix. Mais cette hypothèse aurait plusieurs implications pour la suite, car il devra continuer à servir les intérêts du Rwanda, tant qu’il sera encore au pouvoir, avec ou sans élections.

En Conclusion, on retiendra de cette communication de Tshilombo ce qui suit :

Félix Antoine Tshilombo, apparu embarrassé, faible et incompétent, avoue clairement l’échec de tous les plans de paix qu’il avait fait activer diplomatiquement pour éviter de résoudre ce conflit par le recours aux armes. Ainsi, devant cet échec, il reconnaît qu’il ne lui restait désormais que ce dernier plan, celui de faire la guerre pour libérer notre pays de l’occupation du Rwanda et du groupe terroriste du M23. Mais hélas, il n’en a pas la capacité.

L’APARECO considère son intervention comme un non évènement et confirme la phase de l’endormissement du peuple congolais comme l’avait prédit notre défunt PN, Honoré Ngbanda, d’heureuse mémoire.
L’APARECO saisit cette opportunité pour attirer l’attention du peuple congolais d’être très vigilant et de ne pas se laisser berner par les jérémiades de monsieur Tshilombo.

En effet, avant d’appeler le peuple congolais à la solidarité patriotique, monsieur Tshilombo se doit d’éclairer l’opinion nationale sur sa part de responsabilité dans la crise sécuritaire actuelle à l’Est.

Notamment, la résurgence du M23 dans sa configuration actuelle est la conséquence des deals opaques de monsieur Tshilombo avec ses partenaires. Et ce dernier doit aussi éclairer les Congolais sur les autres cas ci-après :

Les termes de l’accord avec monsieur Kanambe Hippolyte (La vérité des urnes des élections de 2018).
La nature et les termes des accords ou encore les contrats léonins conclus avec le Rwanda – l’Ouganda – le Burundi et le M23 sans le quitus du parlement.

En outre, l’APARECO rappelle à Monsieur Tshilombo Félix-Antoine que la jeunesse congolaise, qui s’est appropriée le message de la résistance de l’APARECO, manifestait déjà sa colère face à la trahison et la nonchalance du pouvoir d’occupation et du danger réel de la balkanisation de la RDC.
L’évolution des faits aujourd’hui continue à donner raison au message de notre feu PN, Honoré Ngbanda, d’heureuse mémoire qui avait prévenu les congolais sur les trois missions de Tshilombo à savoir :

Blanchir l’occupation : c’est prouvé à travers les accords signés avec les occupants ;
Endormir le peuple : grâce aux promesses mensongères ;
Accélérer et concrétiser la balkanisation : cela à travers le processus de paix de Nairobi où les troupes de l’EAC serviront de forces tampon.

Mais Tshilombo et ses complices n’auront pas le dernier mot car le Congo finira par vaincre.

Vive la RDC ! Vive l’Apareco !
Ingeta ! Ingeta ! Ingeta !

Fait à Paris, le 07 novembre 2022