Un des géants d’Afrique, la R.D. Congo, à la merci de tout venant

Vous avez tous suivi la vidéo du panafricaniste Alain Foka, réalisée dans la partie Est de notre pays où les chinois ont carrément balayer d’un revers de la main une mission officielle de contrôle de leur exploitation et les réactions qui ont suivi dégageait une telle révolte laissant croire que tous les congolais de la diaspora allaient descendre au Congo. Malheureusemnt, nous sommes habitués à ce genre des réactions épidermiques qui comme la poussière, s’envole au moindre coup de vent. Jusqu’à quand cette léthargie?

Voilà qu’un non originaire du Congo, africain de par son continent, vient, comme par miracle, réveiller les congolais qui face à cette vidéo veulent dévoiler une unité de façade devant une injustice inqualifiable.

Avant de nous offusquer, un retour en arrière nous aiderait à comprendre les enjeux  gravitant autour de cette triste réalité quotidienne dans le grand Congo. Tout cela remonte aux accords de LEMERA. En 1996, lorsque Bill Clinton, se cachant derrière la communauté internationale, en connivence avec des Tutsis Rwandais et Ougandais fomentent un coup d’état sous prétexte de débarrasser le Zaïre de son dictateur, Mobutu en l’occurence, fixent leur choix sur un congolais, L.D. Kabila, comme chef rebelle d’un mouvement dit de libération (A.F.D.L.) pour détrôner Mobutu.

Forts et sûrs de leur avancée vers une victoire certaine, cette coalition diabolique signera des nombreux contrats “léonins” et des nombreux accords dont les fameux accords de Lemera qui dans leurs articles 1 et 2 déclarent:

  1. Article 1er, Il est créé, en ce jour du 23 octobre 1996, à l’hôtel Lemera, une alliance des forces démocratiques pour la libération du congo qui sera soutenue militairement par les forces combattantes de l’AFDL.
  2. Article 2, Le sol et le sous-sol congolais appartiennent à l’alliance.

A la lecture de l’article 2, nous pouvons constater que le décor est déjà planté. Ceux qui pilotent de loin ce projet, n’avaient d’yeux que sur le sol et sous-sol congolais qui regorgent de l’ensemble des minérais que le monde entier convoite.

Depuis, cette coalition diabolique s’est arrangée pour faire barrage à toute organisation politique congolaise comme à tout leader congolais qui oserait s’attaquer à ces fameux accords. Je voudrais ici vous rappeler que ce n’est pas la présidence de Tshilombo à la tête de la nation qui, par magie, abrogerait les accords de Lemera.

Puisque Tshilombo a été placé là où il est par la volonté de cette coalition di          abolique, il est obligé de respecter scrupuleusement les accords ou le deal fait avec les occupants et surtout avec les maîtres des occupants que sont les grandes puissances représentées par leurs lobbies. Tshilombo n’a qu’à se contenter des miettes lui laissées par ses maîtres.

Leur véritable arme  c’est la ménace, semer la peur chez les Congolais et jusque là, ils y sont parvenus. A qui la faute?

Laissons les morts s’occuper des morts. L.D. Kabila n’est plus là. Que font alors notre élite ou nos dirigeants? Pouvons-nous compter sur eux?

Si nous tournons nos regards sur ceux qui, en principe, auraient dû changer la donne, nous ne voyons que désolation. L’élite congolaise, par sa médiocrité, a favorisé la perte de notre souveraineté nationale. Par son égoïsme, l’élite congolaise s’est jetée les yeux fermés sur la mangeoire prête à vendre terre et mère. L’élite congolaise trouve dans le pouvoir le moyen de s’enrichir au détriment de tout un  peuple allant jusqu’à réprimer tous ceux qui contestent son pouvoir.

Comment comprendre qu’un tel géant puisse se retrouver dans un état de pauvreté aussi flagrante malgré ses inombrables richesses? 1er producteur du cobalt, producteur du zinc, de l’or, du coltan etc..

Le journaliste camerounais Alain Foka s’interrogeait en ces termes : pourquoi le pétrole du Qatar serait une bénédiction pour les qataris tandis que le coltan congolais serait une malédiction pour le congo? Nous avons, certainement tous, suivi la vidéo d’une congolaise qui après avoir lu le livre de l’ancien vice-président américain AL GORE intitulé “ Le Futur…Six logiciels pour changer le monde” (Edition La Martinière, 2013, 616 pages),  nous racontait que le congo aurait cédé 48% de ses terres cultivables, que la chine aurait obtenu un agrément sur une étendue de 2,8 millions d’hectares sur l’exploitationde l’huile de palme sur le biocarburant.

Malgré toutes ces alertes, Tshilombo vient de surprendre les Congolais avec des signatures des nouveaux accords avec le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda. Preuve de plus que Tshilombo répond au plan concocté avant son arrivée au pouvoir. Le défunt président national de l’Apareco, Honoré Ngbanda avait prédit les 3 missions que F. Tshilombo devait accomplir au profit de ses mentors et au détriment de son propre pays, à savoir : endormir les congolais, blanchir les assassins et destructeurs du congo et enfin favoriser la balkanisation du pays. Avec ces derniers contrats, nous nous retrouvons à la phase de la favorisation de la balkanisation. Une phase de la balkanisation entrainant des morts dans notre pays suite à la multiplication des bandes armées qui cherchent à tirer profits des mines non contrôlées par les multinaionales, semant ainsi la terreur à l’Est du pays où l’absence de l’autorité pour ne pas dire sa complicité est tellement criante au point de faire bondir le journaliste camerounais et panafricaniste Alain Foka. Rien que ça, nous donne un aperçu sur la cause de la pauvreté du peuple congolais. Tout est dans la négociation. Que recherche l’élite congolaise lors d’une négociation?

L’interview d’Albert Yuma Mulimbi, ancien patron des patrons de la Fédération des Entrepreneurs du Congo, ancien pdg de la Gécamines, en dit long sur l’état d’esprit de notre élite dans la négociation. Serions-nous toujours esclaves de nos partenaires au point de leur laisser fixer les prix de nos minérais et autres richesses et biens du pays? Outre cela, ces fameux partenaires font pire en faisant travailler des mineurs d’âge avec des revenus insignifiants et cela au su et au vu de nos gouvernants. L’élite congolaise a failli et a trahi.Elle doit être écartée à la mise en place de toute refondation car nous risquerons de voir le naturel revenir au galop.

Que nous restent ils à faire? Comment réagir?

Face à ce tableau sombre, ce ne sont pas des manfestations et des marches qui viendront régler cette criante injustice. Nous devons réfomer nos élites, créer une nouvelle élite avec des experts, outre leurs compétences, dotée d’un sens du patriotisme élévé à la limite du sacrificiel. Capable et fière d’aller renégocier les contrats léonins pour le développement et l’honneur de la patrie. Nous devrions reconquérir notre souveraineté nationale et recourir à la nationalisation intelligente et responsable de certains domaines économiques pour que les Congolais puissent bénéficier des richesses de sa terre.

Nous devons continuer à pointer du doigt les grandes puissances, les incriminer.

De l’autre côté, avec la nouvelle vision du camarade Président National de l’APARECO, multiplions des contacts pour montrer à ces grandes puissances qu’il y a moyen de collaborer avec nous mais pas à la manière de Tshilombo.

La Refondation prônée par l’APARECO nous oblige, une fois à la tête du pays, de rendre caducs les accords de Lemera.

 

VPN/E.F.I.

Clovis MBIKAY

 

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