URGENT / Memorandum de l’APARECO, l’ECIDE et le CNRC à l’Union Européenne sur la crise multidimensionnelle en RDCongo

 

MEMORANDUM DE L’APARECO, L’ECIDE ET LE CNRC A L’UNION EUROPÉENNE SUR LA CRISE MULTIDIMENSIONNELLE EN RD.CONGO

 

« Le silence devient un péché, lorsqu’il prend la place de la protestation »

(Abraham Lincoln)

En marge des manifestations pacifiques qu’ils organisent le vendredi 10 mai 2019 devant le siège de l’Union Européenne à Bruxelles, l’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo (APARECO)l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECiDé) et le Conseil National de la Résistance Congolaise (CNRC) ont décidé de présenter conjointement ce memo aux autorités politiques de l’Union Européenne pour tirer la sonnette d’alarme et exprimer le sentiment de ras-le-bol du peuple congolais, en tant que souverain primaire, qui voit sa souveraineté confisquée, sa dignité bafouée et cela, avec une indifférence complice de la communauté internationale depuis plus de deux décennies.     

Abraham Lincoln, 16e président des États-Unis d’Amérique, avait défini la démocratie comme étant «le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple». Et depuis lors, ce concept, devenu le dénominateur commun de toutes les formes des démocraties à travers le monde, s’apprécie uniquement au regard de la capacité d’un peuple à élire souverainement ses dirigeants, à les contrôler et à les sanctionner à tout moment quand il le juge opportun!

Malheureusement, force est de constater qu’en République Démocratique du Congo, à l’issue des trois élections des années 2006, 2011 et 2018, le choix du peuple congolais a été foulé aux pieds par le régime fantoche d’occupation qui s’est livré chaque fois, très ostensiblement, à des manipulations des résultats de vote et à des opérations de fraude massive et flagrante pour se maintenir au pouvoir contre la volonté du peuple. Et chaque fois que le peuple congolais, meurtri et abusé, a voulu manifester pour réclamer pacifiquement le respect de sa volonté, il a été sauvagement brimé et écrasé dans le sang.

Il convient ici de rappeler qu’en 2006 et 2011, la communauté internationale, avec spécialement l’ONU et l’Union Européenne en tête, s’était engagée, tant au niveau du financement, de la logistique que de la sécurité pour la bonne tenue de ces élections prétendument «démocratiques». 

Et bien que les cinq préalables exigés par les accords de Sun City en Afrique du Sud n’avaient pas été réunis, l’Union Européenne a quand-même tenu à imposer la tenue de ce scrutin. 

Pour apaiser la méfiance et la réticence des Congolais, l’UE lui avait fait des promesses mielleuses selon lesquelles ces élections allaient  lui ramener la paix, lui instaurer la démocratie et mettre fin à l’insécurité endémique en RDC. Pour la première fois dans l’histoire de l’Afrique indépendante, l’Europe y envoyait ses troupes armées (EUFOR) en opération militaire  pour sécuriser le déroulement des élections. Mais malgré tout ce show militaro-diplomatique, à la fin de ces élections dites démocratiques, le choix du peuple congolais a été bafoué suite à la manipulation, à la corruption et aux fraudes massives. Et plus grave, des affrontements militaires ont plongé Kinshasa la capitale dans un bain de sang. La «démocratie» et la «paix» promises aux congolais n’ont jamais été au rendez-vous jusqu’à ce jour!

Et voici que pour la troisième fois en treize ans, le 30 décembre 2018, le choix démocratique et souverain du peuple congolais a été, une fois de plus, dédaigneusement  jeté dans la poubelle de la corruption et de la manipulation, par le même régime sanguinaire de Joseph Kabila. Et pour la troisième fois, la communauté internationale a été dûment informée des détails de ces fraudes électorales. 

En effet, l’Église catholique romaine qui a déployé 40 mille observateurs dans tous les bureaux de vote à travers la RDC, a communiqué à toutes les capitales d’Europe et des États-Unis d’Amérique ainsi qu’à l’ONU et à l’Union Européenne les véritables résultats du scrutin présidentiel qui désignaient le candidat de LAMUKA, Martin Fayulu, vainqueur avec 62% de voix exprimées. Et devant la flagrance des faits, l’UE et les États-Unis d’Amérique ont immédiatement  réagi en faveur du peuple congolais et exigé de Joseph Kabila et son régime le respect de la volonté suprême du peuple congolais. 

Le ministre français des affaires étrangères fut le premier à donner le ton. Il fut suivi du ministre belge des affaires étrangères et du communiqué de l’Union Européenne. Suite au choc de la révélation de ce scandale donc, tout le monde a réclamé «spontanément» le strict respect du vote populaire et démocratique. 

Mais malheureusement, le peuple congolais qui espérait cette fois-ci recevoir un véritable soutien de la communauté internationale a été profondément déçu du brusque changement d’attitude des mêmes pays et organisations membres de la communauté internationale (y compris l’Union Européenne) qui, pour des raisons inconnues jusqu’ici, ont tous fait marche arrière et reconnu l’imposture issue de la corruption, de la fraude et de la mascarade électorale du 30 décembre 2018 en République Démocratique du Congo. 

C’est pourquoi, devant l’injustice répétée et l’attitude complice de la communauté internationale, considérant la détermination du régime fantoche de Joseph Kabila de renforcer demain, grâce à la complicité de Félix Tshisekedi acheté par la corruption, le contrôle de toutes les institutions de la RDC, entendez la Présidence de la République, le Sénat, le Parlement, le Gouvernement, les Assemblées provinciales, l’Armée et la Police , et devant la gravité de cette menace qui pèse sur la souveraineté du peuple congolais et sur l’intégrité même de la République Démocratique du Congo, l’APARECO, le CNRC et  l’ECiDé :

  1. Informent l’UE et à travers elle toute la communauté internationale que jusqu’ici, le peuple congolais a suffisamment fait preuve de patience et de confiance aux institutions internationales pour tenter de résoudre, par des voies de dialogue et d’élections, la crise multidimensionnelle dans laquelle ses agresseurs l’ont plongé depuis octobre 1996.
  2. Préviennent en conséquence que le peuple congolais, maintes fois bafoué, brimé, humilié, désabusé et massacré est à bout de patience et crie cette fois: « ASSEZ, C’EST ASSEZ !»
  3. Sont résolument décidés d’accompagner, d’encadrer et de soutenir jusqu’au bout  le peuple congolais dans sa volonté de s’assumer désormais tout seul pour recouvrer sa souveraineté bafouée, stopper le processus du chaos organisé, de balkanisation, de pillage et de prédation dont l’objectif final est la mise à mort de la RDC en tant qu’état !
  4. Invitent instamment l’Union Européenne, et à travers elle le reste de la communauté internationale, à se mettre du bon côté de l’histoire en choisissant de défendre dès maintenant la volonté souveraine du peuple congolais clairement exprimée le 30 décembre 2018 à travers son vote démocratique.Car sans l’expression de la souveraineté du peuple congolais, on ne saurait parler de «démocratie » en République Démocratique du Congo ! Et sans démocratie, on ne saurait non plus parler de paix ni de sécurité dans ce pays ni dans la Régions des Grands Lacs Africains.
  5. Exhortent, l’UE et l’ONU à exhumer le « Rapport Mapping » et à sanctionner sans ambiguïtés toutes les personnalités qui y sont répertoriées et dont l’impunité depuis plus de deux décennies  est source de chaos et de désolationdans les pays des Grands Lacs en général et en République Démocratique du Congo en particulier. 
  6. Demandent enfin à l’UE de s’impliquer fortement auprès du gouvernement sénégalais, afin d’accélérer la procédure judiciaire de l’affaire Chebeyadont le dossier judiciaire y est en souffrance depuis plus de 5 ans. En effet, la conclusion de cette affaire par la justice sénégalaise mettrait hors d’état de nuire les vrais commanditaires de cet ignoble assassinat tapis dans l’ombre, au sein du régime sanguinaire en République Démocratique du Congo.  

 

Fait à Bruxelles, le 06 Mai 2019

Pour l’APARECO & le CNRC,

Clovis MBIKAY

Vice-président de l’APARECO en charge de l’intérieur et de la diaspora

Pour l’ECIDE,

Athanase MAPESSA

Chargé des relations extérieures

 

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