A LIRE/ La CENCO à l’heure de vérité : On ne libère pas un pays occupé par des élections !

 

La CENCO à l’heure de vérité 

On ne libère pas un pays occupé

par des élections !

L’actualité politique congolaise reste marquée ces derniers jours par la tournée des évêques et délégués de la CENCO en occident où ils sont fortement sollicités pour donner leur point de vue sur la crise qui sévit en République Démocratique du Congo. De la rencontre avec la presse internationale en Belgique, à leur briefing de ce lundi 19 mars aux pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU en passant par des messes-conférences à l’adresse essentiellement des Congolais de la diaspora, les prélats congolais se sont livrés à un exercice difficile pour présenter à leurs interlocuteurs leur lecture de la situation politique en RDC. A la lumière de cette tournée occidentale ainsi que des thèses développées par la CENCO, force est de constater que notre pays vient une fois de plus d’entrer dans une nouvelle période de turbulence dont l’issue dépendra de la prise de conscience du peuple congolais de l’intérieur, et de sa capacité de prendre en mains son propre destin.

Tous disqualifiés ?

En effet, l’impasse politique actuelle est telle que ni le gouvernement en place, ni les prétendus «opposants politiques» (tous produits des précédents scrutins électoraux) ont perdu indistinctement toute crédibilité et toute confiance auprès du Souverain primaire ! Du coup, la communauté internationale qui est préoccupée à garder la mainmise sur le processus politique en RDC, s’est rabattu sur…. l’église catholique dont elle voudrait se servir comme une béquille pour sauver encore ce qui peut l’être. On comprendra ainsi pour quoi, la CENCO n’est pas tendre avec la classe politique en place en RDC qu’elle a clairement qualifiée de « médiocre ». Ce discours inauguré au sein de la CENCO par le Cardinal Monsengwo a été fortement relayé par la délégation des évêques actuellement en tournée en Occident, particulièrement lors des échanges qu’ils ont eu avec la diaspora congolaise.

Pour la CENCO, selon les propos de Monseigneur Ambongo devant les Congolais de Montréal ce dimanche 19 mars, « de la majorité à l’opposition », il n’y a personne de sérieux pour envisager une solution de salut pour la RDC. « Tous roulent pour leurs intérêts »! 

Par ailleurs, sous le feu des questions des Congolais de la diaspora, particulièrement des mamans congolaises qui se sont distinguées par leur hargne pour «obliger» les délégués de la CENCO à se prononcer clairement sur le sujet, coup sur coup, Messeigneurs Utembi et Nshole acculés, ont reconnu clairement que la RDC est un pays occupé! Ils ont ainsi franchi une étape importante que souhaitait la diaspora congolaise, celle qui consiste à dire la vérité aux Congolais en leur affirmant que le Congo est occupé ! C’est ce que les deux évêques et l’Abbé Nshole ont fait à Montréal. Cependant, le plus grand souhait de  la diaspora congolaise est que nos évêques ne se limitent pas seulement à proclamer cette vérité aux Congolais de la Diaspora qui, sous l’impulsion d’Honoré Ngbanda depuis plusieurs années déjà, s’efforcent à convaincre leurs compatriotes de l’intérieur de la RDC de cette réalité. Les résistants congolais de la diaspora sont des convertis depuis des années ! Ils demandent aux évêques de prêcher plutôt cette vérité au peuple encore ignorant de l’intérieur du pays !

Mais curieusement, malgré ces faits avérés, nous sommes étonnés de voir nos évêques de la CENCO continuer à développer leur discours des élections et courir derrière les dirigeants occidentaux pour demander leur l’aide et  soutien pour organiser les élections en RDC au mois de décembre de cette année ! La CENCO semble avoir fait de l’organisation des élections en RDC occupée la panacée à toutes les causes à l’origine de la crise multidimensionnelle dont souffre le peuple congolais depuis 20 ans. Pourtant, elle est incapable d’expliquer à la population congolaise pourquoi notre pays n’est toujours pas libéré au bout des deux scrutins électoraux précédents (de 2006 et 2011). 

Les Congolais n’ont pas oublié que la CENCO avait promis lors des élections de 2011 des garanties au candidat Etienne Tshisekedi et au peuple congolais qu’elle veillerait à l’objectivité des résultats des élections grâce à ses propres réseaux d’observateurs qui seraient déployés auprès de tous les bureaux de vote et de dépouillement à travers tout le pays. Et pourtant, on a constaté que l’église catholique était subitement devenue atone devant les tricheries massives et le vol de victoire d’Etienne Tshisekedi par « Kabila » et le régime d’occupation ! Quelle autre garantie la CENCO compte-t-elle alors donner cette fois-ci au peuple congolais pour les élections de cette année, si seulement elles avaient jamais lieu ? 

Pourquoi, après avoir reconnu eux-mêmes que ni la «majorité» ni l’«opposition» ne travaille pour l’intérêt supérieur du peuple congolais et du pays d’une part, et après avoir reconnu que notre pays est occupé d’autre part, nos évêques se tournent brusquement et concluent à l’organisation des élections, ignorant ou feignant d’ignorer la troisième voie, celle de la résistance prônée par les patriotes résistants congolais de la diaspora, pour arracher le mal à la racine ? Telle est l’énigme de leur position que nous voudrions voir élucidée ? Pourquoi nos évêques qui sont tous des brillants philosophes et théologiens n’arrivent-ils pas à tirer la conclusion limpide et logique de leur postulat ?       

 

La RDC, un pays sous perfusion de la communauté internationale?

La RDC, Pays potentiellement le plus riche du monde, est réduite aujourd’hui à vivre sous perfusion internationale. L’extrait ci-dessous de l’article du journal «Jeune Afrique» présente ainsi le bulletin de santé du malade Congo en salle d’urgence pour sa réanimation:  

« En novembre 2017, le pays a atteint « le plus haut niveau d’urgence humanitaire (L3) », selon les Nations unies. Une situation justifiée par les crises au Kasaï, dans le Centre, à Tanganyika, dans le Sud, et au Sud-Kivu, dans l’Est. « Les projections sont alarmantes : un tel niveau de vulnérabilités et de besoins n’a jamais été enregistré de toute l’histoire des appels humanitaires en RDC, mettant en péril la reprise d’un cycle de stabilisation et de développement », prévenait alors Kim Bolduc. En témoignent ces chiffres : « 18 des 26 provinces que compte la RDC sont impactées par les conséquences humanitaires. 13,1 millions de personnes, dont 7,7 millions d’enfants auront besoin de protection et d’assistance humanitaire en 2018, une augmentation de 50% par rapport à 2017. Parmi eux, 7,5 millions de personnes déplacées et retournées auront besoin des efforts conjugués de tous pour trouver un abri ou de l’eau potable, 9,9 millions de personnes pour se nourrir et 4,5 millions d’enfants de traitement médical pour survivre à la malnutrition.» (Jeune Afrique)

D’autre part, Marc Lowcock ,  Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires a également décrit ainsi la situation de la RDC : « nous sommes témoins du pire de la souffrance humaine dans une des plus grandes et tragiques crises humanitaires du monde ».

 

Malheureusement, tout le monde fait mine de traiter les symptômes de la maladie, mais personne ne cherche à identifier les causes originelles ! Chaque médecin propose son ordonnance selon son bon vouloir ou des intérêts obscures. Une véritable Tour de Babel se crée ainsi autour de la RD Congo. D’un côté, les Etats-Unis ont voté le maintien de l’ONU en RDC, tandis que son ambassadeur à l’ONU, Mme Nikki Haley stigmatise en mars 2017 la MONUSCO en ces termes : «les Casques bleus de l’ONU en République démocratique du Congo aident un gouvernement  corrompu et qui assaille ses citoyens». Tandis que de l’autre côté l’Union Européenne décide de geler les avoirs des dignitaires du régime en RDC et ferme les yeux sur les milliards de « Kabila » dans les paradis fiscaux. Une véritable cacophonie !

 

 Aujourd’hui, la délégation de la CENCO séjourne au Canada pour participer à la campagne de récolte de plus de 1 milliard de dollars pour une aide humanitaire d’urgence en RDC. Une façon de colmater les brèches pour calmer les souffrances du peuple (sans les supprimer), avec pour effet de détourner sa colère des vraies origines de sa souffrance qu’est le pouvoir d’occupation ! Et à entendre nos évêques à Montréal, Ottawa et Toronto, on dirait qu’ils font semblant de ne pas comprendre ce que tous les Congolais ont déjà compris!

Video 1: https://www.facebook.com/honore.ngbandanzambo/videos/1747906731938727/?t=68 

Vidéo 2: https://www.facebook.com/honore.ngbandanzambo/videos/pcb.1749242751805125/1749240255138708/?type=3&theater

Dans un bref avenir, ils risquent alors de se retrouver, comme l’Autruche qui, la tête enfouie dans le sable, croit avoir échappé au danger, alors que tout le reste de son corps est exposé au chasseur!  

Devant la gravité du niveau de la crise politique que traverse la RDC, et prenant en compte le rôle que la communauté internationale voudrait faire jouer à la CENCO pour résoudre cette crise, nous invitons le peuple congolais de l’intérieur du pays à emboiter le pas à leurs compatriotes de la diaspora pour obliger les évêques, non seulement à leur dire la VERITE en reconnaissant, comme ils viennent de le faire au Canada que la RDC est occupée, mais aussi de tirer toutes les conséquences logiques de cette réalité en prônant des mesures réelles et réalistes susceptibles de mettre fin à ce processus d’occupation et de balkanisation. Car les élections n’y sont pas parvenues et n’y parviendront jamais ! 

Paris, le 23 Mars 2018

Candide OKEKE

L’OEIL DU PATRIOTE

 

 

 

 

 

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