L’APARECO dénonce l’appel hypocrite et utopique de la CENCO et appelle le peuple congolais à s’assumer lui-même pleinement
L’église catholique romaine a toujours été l’un des piliers majeurs de la trilogie coloniale belge dans notre pays, allant de l’État Indépendant du Congo en passant par la colonisation proprement dite jusqu’en 1960. Durant 75 ans, l’église tant catholique que protestante dans toute leur diversité avaient servi d’auxiliaires aux colons belges et à ce titre, elles avaient fermé hypocritement et ostensiblement les yeux sur les pires atrocités, les brimades, les injustices et les humiliations diverses subies par des populations autochtones (qualifiées d’«indigènes») que justement ces églises étaient censées protéger, conformément aux prescriptions bibliques qui recommandent entre autres : « Rendez justice au faible et à l’orphelin, faites droit au malheureux et au pauvre, sauvez le misérable et l’indigent, délivrez-les de la main des méchants » ! (cfr. Le livre des Psaumes 82:3-4).
Réunis du 17 au 23 juin 2017 en session ordinaire de sa 54è Assemblée plénière, les archevêques et évêques de la CENCO se sont penchés – comme souligné dans leur message – sur les conditions de vie de la population congolaise.
Dans ce message, les membres de la CENCO ont fait une analyse pertinente de la situation qui prévaut actuellement en RDC. Rien d’étonnant quant on sait qu’à cause de ses vastes réseaux à travers tout le pays, l’église catholique est et demeure l’institution la mieux renseignée de RDC. Mais curieusement, la conclusion à laquelle les évêques ont abouti laisse pantois tout Congolais doué de bon sens et qui aime réellement son pays. Le choc est d’autant plus grand lorsque l’on sait que la CENCO est composée d’éminentes sommités intellectuelles que compte notre pays !
En effet, après avoir brillamment analysé la situation socio-économique catastrophique de la RDC, après avoir décrit avec pertinence la situation sécuritaire et humanitaire dramatique dans le Grand Kivu, l’Ituri et récemment dans le Grand Kasaï, stigmatisant avec raison « la présence massive, incontrôlée et permanente des groupe étrangers sur le territoire national semant désolation dans la population locale… » (sic), après avoir dénoncé avec force les nombreuses violations de droit de l’homme dont notamment « le kidnapping et l’assassinat des enfants, des enlèvements des personnes… », après avoir épinglé et condamné tous ces fléaux dont notre pays souffrent depuis l’occupation de notre pays en 1996 à ce jour, les Congolais ont du mal à comprendre que les évêques de la CENCO se contente de considérer que la source de tous ces maux se situe uniquement dans le non respect des fameux Accords du 31 janvier 2016 !
Comment est-il possible que la cinquantaine d’évêques de la CENCO, des hommes de grande intelligence et de solides formations intellectuelles puissent encore imaginer que, après cette description catastrophique du pays dans tous les domaines, seule l’application de fameux accords de la Saint-Sylvestre pourront remettre miraculeusement les choses dans l’ordre de marche ? L’attitude des évêques de la CENCO relève de la pure hypocrisie, car ils savent pertinemment bien que le cheval de Troie de l’occupation, « Joseph Kabila », n’a jamais respecté et ne respectera jamais ces accords auxquels il s’estime ne pas être lié. L’essentiel de sa démarche à travers ces fameuses négociations consistait à obtenir son « glissement » à la tête de la RDC avec le soutien et le quitus de l’UDPS et l’aura de l’église catholique via la CENCO. Il a brillamment atteint son objectif.
Le caractère cynique et hypocrite du message de la CENCO apparait clairement lorsque qu’elle se projette sans ambages sur une hypothétique élection présidentielle en décembre 2017 pour résoudre comme par miracle (?) la situation plus que sombre qualifiée de « très mal » par les évêques eux- mêmes. Car ils ne sont pas sans savoir que l’imposteur Hyppolite Kanambe, dans une interview accordée le 03 juin 2017 au journal allemand Der Spiegel en anglais, avait déclaré concernant les fameuses élections présidentielles rêvée par la CENCO, nous le citons : « Je n’ai rien promis du tout. » En clair, si « Kabila » nie avoir promis quelque chose (en faisant clairement allusion aux élections), cela veut dire qu’il reconnaît qu’il ne se sent pas concerné par l’organisation d’élections avant le 31 décembre de cette année. Et pourtant, cette posture capitale de « Kabila » face au schéma des élections ne semble pas préoccuper les évêques de la CENCO dans leur agenda des élections pour cette année 2017. S’agit-il de la naïveté ou de l’hypocrisie?
A ce stade de la crise congolaise, ce ne sont ni les prétendus accords du 31 décembre 2017, ni les mascarades d’élection présidentielle n’arriveront à résoudre la véritable et l’actuelle crise multidimensionnelle susceptible de compromettre l’avenir de la RDC qui est et reste l’occupation rwandaise de notre pays. Les occupants et leurs collabos patentés ont comme toujours entre les mains le contrôle de tout le processus électoral qui va de l’organisation à la proclamation des résultats du scrutin. Ce serait donc vraiment de l’ingénuité désarmante, ce à quoi personne de sensée ne peut croire un seul instant, que les évêques de la CENCO, aient oublié les fraudes massives et autres graves irrégularités ayant entaché les résultats des élections de 2006 et de 2011.
Comme un pied de nez au l’appel de la CENCO aux Congolais pour l’enrôlement en vue de l’élection présidentielle, monsieur Corneille Nangaa, président de la CENI, dans un débat avec la jeunesse du Rassemblement le 24 juin 2017, assène sèchement qu’« il n’y a pas d’élection avant le 25 novembre 2018. » Rien n’est moins sûr que même pour 2019 ou 2020 que cette soi-disant élection aurait lieu car Hippolyte Kanambe alias « Joseph Kabila » n’a aucune intention de l’organiser.
Le président de la CENI évoque donc les contraintes sécuritaires notamment la situation dans le Kasaï comme un fait justificatif du retard alors qu’il ne peut pas être organisée les élections sans cette partie du pays évitant que le Président issu desdites élections soit illégitime et que cela ouvre une éventuelle voie à une sécession.
A la lumière de tout ce qui précédé, l’APARECO rejette avec fermeté les solutions utopiques et hypocrites préconisées par la CENCO comme devant résoudre la problématique fondamentale de l’occupation. Car la crise dont souffre la RDC aujourd’hui n’est pas politique, mais elle concerne son identité, sa souveraineté et son existence en tant qu’Etat.
Les collabos et les opposants d’accompagnement auxquels les confessions religieuses emboîtent allègrement le pas alors qu’elles connaissent indéniablement la vérité, nous brandissent toujours le spectre de graves troubles à la sécurité des personnes et du pays tout entier si l’élection présidentielle n’était pas organisée. Ils feignent cyniquement et hypocritement d’ignorer que le peuple congolais est en permanence victimes d’agressions multiples et des massacres récurrents par divers groupes armés rwandais, ougandais et autres depuis 1996 jusqu’à nos jours. Le massacre qui se poursuit dans le Kasaï Central et à Beni en sont des illustrations éloquentes aujourd’hui.
Par conséquent, l’APARECO rejette avec la dernière énergie l’appel hypocrite et utopique de la CENCO ; elle réitère par contre son appel au peuple congolais, toutes couches sociales confondues, à se mobiliser et à se soulever en masse contre toutes les forces et tous les symboles de l’oppression et de l’humiliation, pour mettre définitivement fin à cette domination rwandaise qui dure depuis 20 ans ! Sans le soulèvement populaire des compatriotes, l’occupant dont l’objectif est d’affaiblir et de détruire notre pays avant sa balkanisation ne partira jamais de lui-même. C’est un devoir patriotique de tout Congolais qui aime son pays.
Devant le choix entre le combat de la dignité d’un peuple et la lâcheté de courber l’échine, Mahatma Gandhi, cet apôtre de la non-violence a déclaré un jour : « Là où il n’y a le choix qu’entre lâcheté et violence, je conseillerai la violence ». Réfléchissons-y bien !
Fait à Paris le 26 juin 2017
José Yango W’Etshiko
(Yajovin)
Secrétaire Général-Adjoint & Porte-parole
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