Lettre ouverte aux dirigeants politiques des pays des régions d’Afrique centrale, australe et de Grands Lacs

Par Honoré Ngbanda-Nzambo Ko Atumba

Président de l’APARECO

  • Une 3e guerre internationale aux portes de la République Démocratique du Congo.
  • Les Etats-Unis changent de « shérif » pour les régions d’Afrique centrale, australe et de Grands Lacs.

 

Excellences messieurs les Présidents,

Chaque fois que les grandes puissances du Nord s’affrontent sur le sol africain pour se disputer le partage des richesses de notre sol et sous-sol, ce sont des enfants d’Afrique, nos enfants, qui leur servent de chair à canon sur la terre millénaire de leurs ancêtres. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, ce ne sont plus des armées du Nord qui se battent en terre africaine comme avant, mais ce sont des armées africaines, appelées pudiquement ou hypocritement des « alliées » des puissances antagonistes du Nord, qui s’entretuent sauvagement pour des conflits qui ne sont pas les leurs et dont elles ne connaissent même pas souvent les origines !   

Chaque fois que les Etats-Unis d’Amérique, avec ou sans la complicité, tacite ou avérée, de leurs alliés de l’OTAN, décident « souverainement » de changer leur « shérif », ou « nègre de service » ou encore « gendarme » (chacun choisit le terme qui lui conviendrait le mieux) dans nos régions d’Afrique, c’est le sang africain qui coule chaque fois à flot ! Depuis 21 ans, le peuple de la République Démocratique du Congo est engrangé dans cette spirale et paie les frais de cette cynique et cruelle stratégie politique.

Excellences messieurs les Présidents,

Chacun de vous se rappelle certainement que lorsque le mur de Berlin fut tombé en novembre 1989, entrainant avec lui la disparition de l’empire soviétique et la fin de la guerre froide, l’Administration américaine de Bill Clinton décida « souverainement » de mettre un terme au contrat d’emploi CDD du « gendarme » des Etats-Unis en Afrique centrale et australe à cette époque : Mobutu Sese Seko.

Alors le président Bill Clinton annonça, sans vergogne, le choix d’un « nouvel homme fort », un nouveau « shérif » des Etats-Unis en la personne de Yoweri Museveni de l’Ouganda. Celui-ci reçut mandat de former et d’encadrer son « adjoint », le rwandais Paul Kagame. Ce dernier reçut à son tour comme mission première de chasser Juvénal Habyarimana du pouvoir au Rwanda au prix du génocide de près d’un million de hutu et de tutsi en 1994. En guise de récompense, il bénéficia d’un blanc-seing de procéder à l’épuration ethnique et à l’établissement dans son pays d’un des régimes les plus cruels et les plus sanguinaires d’Afrique. Le sang africain, on le sait, coula à flot dans ce pays des milles collines!

Deux ans après le drame rwandais, le nouveau « shérif » des Américains, l’Ougandais Yoweri Museveni et son « adjoint » Paul Kagame, déclenchèrent et conduisirent, sous l’égide des Etats-Unis d’Amérique et de certains de leurs alliés occidentaux, une guerre internationale contre le Zaïre de Mobutu en 1996. Six armées régulières des pays africains membres de l’ONU et de l’Union Africaine dont le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi, l’Angola, le Tchad et l’Erythrée furent mobilisées et elles s’engagèrent sur le terrain du combat, avec l’appui logistique et technique des Etats-Unis. Cette première guerre internationale d’invasion du Zaïre aboutit, on s’en souviendra, à renverser et à chasser Mobutu du pouvoir pour le remplacer par une marionnette, Laurent-Désiré Kabila, choisie « souverainement » par les agresseurs du Zaïre. Cette guerre coûta, selon les estimations de différents rapports d’experts, plus de 2 millions de victimes congolaises et hutu rwandaises confondues !   

Un an seulement après, en 1998, lorsque Laurent-Désiré Kabila, ce « nègre de service » qu’ils avaient choisi sous conditions, a voulu s’émanciper et s’affranchir de leur tutelle en rompant, entre autres conditions, le contrat d’un milliard de dollars signé avec l’American Mineral Field (AMFI) de Jean-Raymond Boulle pour l’exploitation des riches gisements miniers de la Gécamines, et cela en faveur d’une firme sud-africaine, une 2ème guerre internationale fut décrétée pour chasser, cette fois-ci, Laurent-Désiré Kabila. Et une fois de plus, ce sont des africains qui ont été jetés comme des fauves dans l’arène du combat les uns contre les autres.

Cette guerre opposa en effet d’un côté, les armées d’agression du Rwanda, de l’Ouganda, du Burundi et de l’Erythrée soutenues par les Etats-Unis et de l’autre, les armées de l’Angola, du Zimbabwe, de la Namibie et de l’Afrique du Sud venues à la rescousse du président Laurent- Désiré Kabila. Cette longue guerre de fond dura jusqu’à l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila en 2001. Et une fois de plus, le sang des africains a coulé à flot durant toutes ces années de guerre. Après avoir écrasé les velléités d’émancipation de Laurent-Désiré Kabila, les vainqueurs ont voulu assurer le plein contrôle des minerais et stabiliser leur mainmise sur les richesses « scandaleuses » de la RDC.

Alors ils ont décidé « souverainement » d’imposer à la tête des institutions en RDC un officier de l’armée rwandaise, Hyppolite Kanambe, qui emprunta pour les circonstances l’identité congolaise de « Joseph Kabila ». Et la communauté internationale approuva. L’Afrique, elle, se mura dans un silence de soumission.

Malheureusement pour eux, quelques années après, l’imposteur qu’ils ont placé au sommet des institutions en RDC, a pris à son tour goût au pouvoir et à l’argent. Il s’est mis en tête, lui aussi, de s’émanciper et de s’affranchir du diktat de ses « créateurs ». Il brisa alors, comme Laurent-Désiré Kabila avant lui, le contrat d’allégeance et commit l’irréparable de vendre les concessions des riches minerais du Katanga, « propriété exclusive » de puissantes multinationales occidentales, à leurs rivaux chinois, nord-coréens, iraniens et russes. Du coup, la communauté internationale avec les Etats-Unis en tête, se sont souvenu qu’il existe une constitution en RDC qui limite le mandat du pouvoir d’un chef d’Etat. Mais ils ont « oublié » qu’en 2001, lorsqu’ils ont imposé « souverainement » au peuple congolais un officier de l’armée rwandaise à la tête de la RD Congo, il existait bel et bien une constitution qui fixait les conditions d’éligibilité à la magistrature suprême de ce pays !

Mais quand il s’agit de l’Afrique, la loi de la jungle est encore la seule qui reste valable dans l’esprit de la communauté internationale. La constitution de la R.D. Congo n’est valable et bonne que quand elle arrange les intérêts économiques des puissances qui la dominent et l’exploitent. Elles décident alors que « Kabila » doit respecter la constitution et quitter le pouvoir. Les Congolais applaudissent et remercient les « décideurs » occidentaux ! Mais tout le monde semble avoir oublié que « Kabila » représente aussi à la fois les intérêts de ses frères tutsis du Rwanda et de l’Ouganda qui l’ont missionné comme leur «Proconsul» en R.D. Congo. Du coup, Paul Kagamé et Yoweri Museveni apportent leur soutien inconditionnel à leur cheval de Troie en R.D.Congo pour le maintenir au pouvoir. Un conflit d’intérêt s’installe et les deux « shérifs » africains deviennent gênants pour la stratégie des Etats-Unis dans la région qui leur a été confiée pour gérer.

Alors, une fois de plus, Washington décide « souverainement » de changer de « shérif » pour les régions d’Afrique centrale et des Grands Lacs. Et cette fois-ci, leur choix se porte sur l’Angola. Oui, cet Angola où durant plus de 20 ans, soit des années 1970 aux années 1990, les administrations américaines ont armé, avec l’aide et la complicité de leur « Shérif » de cette époque-là, le Maréchal Mobutu Sese Seko, une fraction du peuple angolais pour combattre une autre fraction du peuple angolais armée, elle, par l’ex-U.R.S.S. et appuyée sur le terrain des opérations par les troupes cubaines, « alliées inconditionnelles » de Kremlin. Là aussi, le sang des africains a coulé à flot ! 

Aujourd’hui, pour désigner un nouveau « shérif », Washington a choisi donc de se tourner vers un général africain en retraite, l’actuel ministre de la défense de l’Angola et successeur désigné du président Eduardo Dos Santos. Il s’agit donc, tout le monde le sait, du général Joao Manuel Gonçalves Lourenço, 63 ans et né à Lobito en Angola. Son dernier voyage aux Etats-Unis d’Amérique a sonné comme la cérémonie officielle de son adoubement par Washington comme le nouveau « gendarme » des Américains pour les régions d’Afrique centrale et australe ainsi que des Grands Lacs. 

Comme à leurs habitudes, les Etats-Unis n’ont voulu entretenir aucun mystère concernant le protocole d’accord qu’ils venaient de signer avec l’Angola, dont le but est d’ « aider l’Angola à remettre de l’ordre » (sic!) dans la région troublée de l’Afrique centrale, plus précisément dans la Région de Grands Lacs Africains. Un communiqué du ministère angolais des Affaires étrangères, relayé par l’agence de presse officielle de l’Angola (Angop), a annoncé que la réunion de Washington avait été consacrée à l’analyse de la situation politique en R.D.C. et au Burundi. Et comme s’il voulait effacer toute équivoque possible sur la nouvelle mission de « gendarme » que l’Angola doit dorénavant accomplir sous l’égide des Etats-Unis dans la région des Grands Lacs pour cette année 2017, le ministre angolais de la défense a déclaré :   « En décembre de cette année, nous jouerons notre rôle final à essayer de trouver une paix durable dans tous ces pays » ! Mais le ministre angolais ne nous dit pas comment l’Angola compte imposer cette « pax americana » dans ces trois pays visés par le protocole d’accord américano-angolais : la République Démocratique du Congo, le Burundi et la République Centrafricaine. Etant donné que ces trois pays souffrent chacun des crises d’origine et de nature totalement différentes. Comme on peut le constater, ceux qui ont allumé le feu en RDC en 1996 se présentent aujourd’hui comme des pompiers qui veulent éteindre l’incendie !  

Suite aux accords conclus à Washington, « Joseph Kabila » envoie deux missions à Luanda, l’une officielle effectuée par son ministre des Affaires étrangères, Shé Okitundu, qui y a séjourné les vendredi 19 et samedi 20 mai,

et l’autre secrète, composée uniquement de son directeur de Cabinet Néhémie Mwilanya « encadré » par Bizima Karaha. Ces deux missions se soldent par un échec. Qui pis est, la presse internationale signale le 21 mai le mouvement de l’infanterie de l’armée angolaise accompagnée des tanks et une artillerie lourde le long de la frontière ouest de la RDC avec l’Angola. Des mouvements de troupes de l’armée angolaise sont aussi signalés au nord-est de l’Angola. Dès le lendemain, le Rwanda de Paul Kagame alerté par « Joseph Kabila » entre dans la danse pour tenter de stopper l’évolution de la nouvelle synergie anglo-américaine qui menace dangereusement l’équilibre des forces et les intérêts rwandais en République Démocratique Congo occupée et contrôlée par Kigali pour le compte des Etats-Unis et des multinationales dans le monde.

Des avions de transport de troupes débarquent alors nuitamment plusieurs bataillons de l’armée rwandaise à l’aéroport international de Ndjili avec des armes lourdes. Ils sont immédiatement acheminés à la base congolaise de Kitona dans le Bas-Congo, vers la frontière avec l’Angola.

 

Excellences messieurs les Présidents,

Permettez-moi de tirer quelques conclusions sur base du sombre tableau qui se dresse devant l’Afrique, et particulièrement devant le peuple congolais :

  1. L’Afrique et le monde assistent impuissants à l’implantation du décor d’une 3e guerre internationale sur le territoire de la République Démocratique du Congo qui connaîtra ainsi 3 guerres internationales en l’espace de 20 ans seulement. Un record dans l’histoire ! Et ces guerres successives, selon les estimations des différents rapports des experts de l’ONU et des ONG internationales, ont déjà fait plus de 12 millions de victimes ! Les propos tenus à la presse par le leader du parti travailliste britannique à ce sujet stigmatisent toute la dimension de l’horreur. Monsieur Jeremy Corbyn a déclaré publiquement que les guerres successives qui ont eu lieu en RDC ont fait plus de victimes que la seconde guerre mondiale ! Tandis que le Nonce apostolique du Vatican à Kinshasa, Mgr Luis Mariano Montemayor, lors de sa visite à Beni à l’Est de la R.D.C. fin août 2016, devant l’ampleur des horreurs des scènes macabres, n’a pas hésité de parler du « génocide des Congolais » ! Mais devant l’ampleur de ces drames, les dirigeants africains se voilent pudiquement, lâchement et hypocritement les yeux ! Ça n’arrive qu’aux autres, pensent-ils certainement !
  2. Et vous aurez aussi certainement relevé, comme moi, une caractéristique commune et singulière à toutes ces guerres : c’est que ni le peuple congolais, ni sa classe politique, ni son armée (si armée il y a) ne sont jamais sollicités à une quelconque étape du processus de ces guerres, que ce soit au niveau de la conception, des débats, de l’organisation ou de la décision finale devant engager le pays dans la guerre. La République Démocratique du Congo est considérée et traitée par la communauté internationale, et malheureusement par des pays africains aussi, comme un non-Etat, une propriété commune de tout le monde, une « terra nullius» comme elle fut décrétée en 1885 par les mêmes puissances qui dominent le monde aujourd’hui!
  3. Mais vous aurez aussi constaté que les deux premières guerres internationales ainsi que la troisième qui est actuellement en gestation en République Démocratique du Congo ne sont pas des guerres africaines décidées par les Africains pour les intérêts des Africains. Loin s’en faut ! Toutes ces guerres qui sont pourtant menées par des armées régulières des pays africains qui se battent par procuration les unes contre les autres, sont toutes, sans exception, conçues, planifiées et financées par des puissants lobbies occultes des pays du Nord pour la défense de leurs intérêts sur notre sol africain. Les dirigeants des pays africains sont devenus des « proxys » savamment manipulés par des pays du Nord pour mener sur les terres africaines les guerres du pétrole, des minerais, des forêts et même des eaux. Mais ces guerres sont soigneusement couvertes de sales manteaux de « guerres ethniques» ou de « guerres tribales » qui font ainsi jeter toute la responsabilité sur les peuples « primitifs » d’Afrique, réfractaires à la « démocratie ». Devant ce tableau factice, les victimes deviennent des bourreaux, et les bourreaux deviennent des «sauveurs», des «juges » et des «bienfaiteurs»!
  4. Les dirigeants africains qui sont « élus » par les capitales occidentales pour jouer au « gendarme » contre leurs voisins se réjouissent naïvement de l’«honneur» du choix porté sur eux. Mais ils oublient que demain, quand ils ne représenteront plus d’intérêt, leurs mentors occidentaux choisiront leurs victimes d’aujourd’hui pour jouer, à leur tour, le même rôle de « bourreaux » contre eux. Il est donc impérieux que les dirigeants africains prennent conscience des erreurs du passé et mettent définitivement fin à ce cycle infernal en refusant catégoriquement de servir d’épée entre les mains gantées des puissances masquées, pour verser indéfiniment le sang de leurs frères africains !
  5. Il est donc temps que l’histoire de l’Afrique soit enfin écrite par les Africains eux-mêmes. Ce qui implique que les dirigeants africains assument courageusement le destin de l’Afrique entre leurs mains, et qu’ils ne se laissent pas imposer des guerres ou des paix conçues, pensées et décidées unilatéralement par des puissances extérieures à l’Afrique.

 

Excellences messieurs les Présidents,

 

Je lance ce cri, à la fois, avec angoisse, amour et gravité à vous qui avez aujourd’hui le destin des peuples africains entre vos mains. Car je mesure le poids de vos responsabilités.

La maturité, à mon humble avis, ne résulte pas seulement des expériences de grandes réussites du passé, mais elle provient aussi et surtout des leçons que l’on tire d’une série d’échecs et d’erreurs commis le long du parcours. Rebondissons donc sur les erreurs de nos pères et de nos aînés ainsi que sur les nôtres propres. Tirons-en des leçons pour corriger la trajectoire de l’Afrique vers son développement durable ! Brisons ce cercle vicieux, conjurons cette fatalité de la médiocrité et de l’infériorité qu’on nous colle à la peau, et bloquons cette spirale de la descente aux enfers de nos peuples. Le temps est révolu où nous pointions du doigt accusateurs nos anciens colonisateurs en versant des larmes infantiles de l’incompétence et de l’impuissance. Si nos bourreaux d’hier continuent encore et toujours à nous manipuler comme des pantins en nous opposant les uns aux autres pour défendre leurs intérêts, nous ne devons que nous en prendre à nous-mêmes. Car, plus de 60 ans après nos indépendances, nous avons largement atteint l’âge de la maturité politique. Nous devons donc assumer pleinement la responsabilité du destin de nos peuples et des générations à venir.           

Car, Excellences messieurs les Présidents, s’il est vrai qu’hier, ils nous ont dominé plus à cause de notre ignorance que par leur force comme l’affirmait avec raison Simon Bolivar, il est aussi vrai qu’aujourd’hui, s’ils nous dominent encore et toujours, ce n’est plus par notre ignorance, mais c’est plutôt à cause de l’égoïsme, de l’inconscience, de la lâcheté et du larbinisme qui caractérisent l’élite dirigeante africaine d’aujourd’hui !

Nous devons tous, sans exception, nous remettre en question. Nous devons tous scruter courageusement nos erreurs passées en vue d’en extirper les causes néfastes hors de nos mœurs politiques d’aujourd’hui et de demain.

Si nous ne le faisons pas aujourd’hui, alors l’histoire de l’Afrique ne sera jamais écrite par les Africains comme l’a prophétisé Patrice Emery Lumumba, mais elle le sera par ses vainqueurs. Et ceux-ci lanceront alors demain, à nous et à nos enfants, ce cri devenu légendaire que lança le chef gaulois Brennos aux Romains : «Vae victis» (Lisez: « malheur aux vaincus ») !       

Mais aujourd’hui, Excellences messieurs les Présidents, la jeunesse africaine, elle, lance un autre cri vers vous et vers nous tous qui portons, à des degrés divers, le poids de leur destin. Elle nous lance un cri de colère et d’amour. Elle nous adresse son message de détresse et d’espoir. Ne la décevons donc pas !

Paris, le 10 juin 2017 

Honoré Ngbanda-Nzambo Ko Atumba 

Président de l’APARECO

 

Open Letter to the political leaders of Central Africa, Southern Africa, and the Great Lakes regions 

By Honoré Ngbanda-Nzambo Ko Atumba

President of the APARECO

  

  • A third International War on the doorsteps of the Democratic Republic of Congo
  • The United States of America make a change of “sheriff” in Central Africa and the Great lakes regions

 

Excellences, Distinguished Presidents,

Whenever the great Western powers fight each other over the distribution of the wealth under our soil and subsoil, the children of Africa, our children, are turned into cannon fodder on this land that has been bequeathed to them by their ancestors for thousands of years. Since the end of the Second World War, the Western armies don’t fight any more on the African ground, but it is the African armies euphemistically or disingenuously called “allies” of the antagonist Western powers, who are killing each other over conflicts that are not their own and often without knowing the true source of the dispute!

Whenever the United States of America, either with or without the tacit or proven complicity of NATO, decide “sovereignly” to replace their “sheriff”, or “servant”, or even “gendarme” (you may choose your most suitable   expression) in our African regions, it is at the high cost of the blood of our African people!

For 21 years, the people of the Democratic Republic of the Congo have been drowned in that spiral and are paying the price of that cynical and cruel political strategy.

Excellences, Distinguished Presidents,

Since the fall of the Berlin Wall in 1988, adding the collapse of the Soviet empire, the Clinton administration decided at its sole discretion to terminate the fixed-term contract of the “gendarme” of the United States of America operating in both Southern and Central Africa at that time: Mobutu Sese Seko. Shamelessly, president Bill Clinton revealed the identity of the “new strong man”, the new “sheriff” of the United States. The name of the person who had taken that responsibility was Yoweri Museveni of Uganda.  He had been requested to guide his “adjunct”, the Rwandan Paul Kagame. The latter was asked, as a first assignment, to overthrow Juvénal Habyarimana in Rwanda, which he did through the genocide of 1994, causing the death of close to a million Tutsis and Hutus.

As a reward, he received a blank check to achieve an ethnic cleansing and establish one of the cruellest and bloodiest regime in Africa. The African blood, as we know, ran profusely through the Land of A Thousand Hills!

Two years following the tragedy in Rwanda, the new “sheriff” of the United States, the Ugandan Yoweri Museveni and his “adjunct” Paul Kagame, triggered and led, under the aegis of the United States and their Western allies, an international war against the Zaïre of Mobutu in 1996. No less than six regular armies of African countries, all members of the UN and the African Union including Rwanda, Uganda, Burundi, Angola, Chad and Eritrea were enlisted and sent to the battle, with the technical and logistical support of the United States.

This first international war of invasion of Zaïre aimed to chase away Mobutu, only to replace him by a hand puppet, Laurent Désiré Kabila, “sovereignly” chosen by the aggressors of Zaïre. This war caused, according to various experts’ reports, more than a million of both Congolese and Hutus victims!

In 1998, only a year after, when Laurent Désiré Kabila, the chosen “servant” under certain conditions, wanted to move forward and gain more freedom by any means, including rescind the one billion contract signed with the American Mineral Field (AMFI) of Jean-Raymond Boull for the exploitation of the vast mining deposits of the Gécamines to benefit a South-African firm, the second international war was then triggered to chase away Laurent Désiré Kabila. Once more, the Africans rushed in the arena fighting against one another.

That war opposed the aggressors’ armies, Rwanda, Uganda, Burundi and Eritrea supported by the United States versus the armies of Angola, Zimbabwe, Namibia, and South-Africa who came to the rescue of president Laurent Désiré Kabila. The war lasted until the assassination of LD Kabila in 2001. And once more a lot of blood was shed during those many years of war.

After deterring LD Kabila’s moves toward emancipation, the conquerors intended to secure the complete control over the mineral deposits and stronghold over the “scandalous” wealth of the DRC. Therefore, they “sovereignly” decided to impose at the head of the institutions of the DRC a Rwandan army officer, Hyppolite Kanambe, whom under those circumstances, used the Congolese identity of “Joseph Kabila”, with the approval of the international community. As for Africa, it remained submissively silent.

To their detriment, a few years later, the impostor they placed at the head of institutions in DRC, developed a taste for power and money. He also intended to move toward emancipation and set himself free from his “creators”. Like LD Kabila, he broke the rules and did an inexcusable mistake: selling the mineral deposits of Katanga, “exclusive properties” of the Western multinationals, to their Chinese, Korean, Iranian, and Russian competitors. Therefore, the international community led by the United States, suddenly remembered the existence of a constitution in the DRC, that limits the terms and power of the Head of the State. But they “forgot” that back in 2011, when they “sovereignly” imposed on the Congolese people a Rwandan army officer at the head of the  DRC, the same constitution was already existent, laying down eligibility conditions to the supreme office in the state!   

When it comes to Africa, the law of the jungle approach is the only suitable one in the mind of the international community. The DRC’s constitution is only appropriate when its application leads to the best interests of the great powers. Therefore, they decided that “Kabila” must abide by the constitution and leave office. And the Congolese are applauding and thanking the Western “decision-makers”!

But all tend to forget that “Kabila” also stands for the interests of his Tutsis brothers of Rwanda and Uganda, who have assigned him, as a Trojan Horse in DRC to remain in power with their unconditional support. The situation led to a conflict of interests and the two “sheriffs” of the United States therefore became inconvenient.

Once more, Washington decides “sovereignly” to replace the “sheriff” in Central Africa and the Great Lakes regions. 

This time, Angola is the chosen one. The same Angola that was armed by the American administrations, during more than 20 years, from 1970 to 1990, with the help and complicity of their former “sheriff” at the time, Mobutu Sese Seko.

A part of the Angolan people rose against other Angolan people who were armed by the former Soviet Union, joined by Cuban troops, “unconditional allies” of the Kremlin. In this war, once more, Africans blood was profusely shed.

Today, as the new “sheriff”, Washington chose a retired African general, the current minister of defence of Angola and designated successor of president Eduardo Dos Santos: General Joao Manuel Gonçalves Lourenço, 63 years old and born in Lobito, Angola. His last trip to the United States rang the bell of a formal investiture ceremony as the new “gendarme” of the United States of America in Central Africa, Southern Africa and the Great Lakes regions.

As usual, the US did not hide the partnership accompanied by a protocol, signed by both countries, aiming to “help Angola restore order” in the troubled region of Central Africa, specifically in the Great Lakes region. The official press agency of Angola (Angop) released a statement made by the Ministry of Foreign Affairs of Angola, announcing that the meeting in Washington was dedicated to the political analysis of the situation in DRC and Burundi. Confirming its new leading role under the aegis of the United-States in the Great Lakes region this year 2017, the Angolan Minister of Defence added: “This year in December, we will contribute to find a lasting peace in all these countries”. But the Angolan Minister did not tell us how they intend to impose the agreement made with the US in the three targeted countries: The Democratic Republic of Congo, Burundi, and the Central African Republic. Considering that the crisis these three countries are going through originates from various sources and are different in nature. Those who started the fire in 1996, are coming across as the firefighters intending to extinguish the fire!

In addition to the agreements signed in Washington “Joseph Kabila” sent two missions in Luanda, a formal one through his Minister of Foreign Affairs, She Okitundu, who stayed from Friday 19th of May to Saturday 20th of May, and another secret one including exclusively his chief of staff, Néhémie Mwilanya “guided” by Bizima Karaha. These two assignments ended in failure. The 21st of May the international press reported that the infantry of the Angolan army made a move along the western border of the DRC with Angola, along with tanks and heavy artillery. Another move of the Angolan troops had also been reported in the northeast of Angola.

The next day, Paul Kagame of Rwanda, made the move to put an end to this new synergy dangerously threatening the balance of forces and interests of Rwanda in the occupied DRC by Kigali, and controlled by various multinationals around the world. 

During the night many battalions of the Rwandan army deplaned from the military transport aircraft at in the international airport of Ndjili with heavy weapons. They were immediately taken to the military base of Kitona, located in Bas-Congo province, towards the border with Angola.

Excellences, Distinguished Presidents,

Allow me to draw some conclusions from the sombre picture Africa is facing, specifically the Congolese people:

  1. Africa along with the rest of the world are helplessly standing by, watching the setting up of the scene for a 3rdinternational war on the Democratic Republic of Congo’s soil. It will be its 3rdinternational war in less than 20 years, a world record! According to the UN experts’ various reports, the successive wars made more than 12 millions of victims! The words used by the leader of the British Labour Party on the subject to condemn the depth of the monstrosity are very telling. Mr Jeremy Corbyn publicly stated that the successive wars in the DRC made more victims than during the 2nd World War! Whereas the Apostolic Nuncio in Kinshasa, Mgr Luis Mariano Montemayor, when facing the atrocities while visiting Beni, in the east of DRC, at the end of the month of august 2016, did not hesitate to name the“Congolese genocide”. But in the face of the magnitude of the tragedy, the African leaders are turning a deaf ear and a blind eye! Probably thinking it its only happens to others…

  1. You may have noted, as I did, a common and unique factor to all these wars: neither of the Congolese people, their political class, their army, have ever been requested as part taker of these war process. They are missing from the conception phase to the implementation or final decision to go to war. The Democratic Republic of Congo is considered by the international community, and sadly by African countries, as a common property, a “terra nullius”decreed back to 1885 by the same powers controlling her today!

  1. The two previous international wars, as the third one under consideration, in DRC, are not African wars decided by the Africans for African interests. All these wars led by Africans regular armies are proxy wars, each and every one of them, without a single exception. They are conceived, planned and financed by hidden prominent lobbies of the western countries to secure their best interests on our African soil. Sadly, African leaders became “proxies” skilfully handled by western countries to fight all kinds of wars for the purpose of precious materials and limited resources. But these wars are hiding behind“ethnic wars” or “tribal wars”which the African people, refractory to “democracy” are taking responsibility for. In the face of this factitious picture, the victims became the executioners, and the executioners became the “saviours”, the “judges”, the “benefactors”!

  1. The African leaders “elected” by the western capital cities, as the “gendarme” naively enjoy being the chosen ones. Forgetting that tomorrow when they will be no longer needed, their western mentors will use their current victims to be their executioners. It is then compelling for the African leaders to learn from the mistakes made in the past and put an end to this vicious circle, categorically refuse to be used as a sword in the gloved hand of the masked powers, to shed the blood of their African brothers.

  1. Therefore, it is time for the Africans to write their own History. Which implies the willingness of the African leaders to fearlessly own Africa’s destiny in their hands, and refuse imposed wars, so called peace conceived, and unilaterally decided by foreign powers.

Excellences, Distinguished Presidents,

It is with great concern, love, and severity that I make an urgent appeal, to you who have the destiny of Africa in your hands. I am very well  aware of the weight your responsibilities.

Experience, in my humble opinion, is not solely the result of great achievements in the past, but it is also attributable to the lessons we learn from a long string of failures along the way. Let us bounce back from the mistakes of our fathers, our elders, as well our own mistakes. Let us learn the lesson to fix our path and lead Africa to its own sustainable development! Let us break the vicious circle, beat the fate of mediocrity and inferiority, and end the downward spiral of our people.

Gone are the days when we were powerless, pointing the fingers to our past settlers with tears in our eyes. If our former executioners are still manipulating us, turning us against each other to secure their interests, we can only have ourselves to blame. More than 60 years after obtaining our independences, we clearly reached political maturity. Therefore, we shall fully undertake our responsibilities, the destiny of African people and the generations to come.

For it is true that if yesterday they controlled us not only due to their power, but more for our ignorance, as rightly stated by Simon Bolivar, it is true that today they still control us, over and again, not by our ignorance this time, but by the selfishness, unconsciousness, cowardice, of our African leaders.

Each and every one of us, without exception, must rethink things over. We must bravely look into the past, disregarding our current and future political standards. If we fail to do it today, History might never be written by Africans, as prophesied by Patrice Emery Lumumba, but it will be written by its conquerors. And they will teach us and our children, the famous words of Brennos to the Romans: “VAE VICTIS” (“woe to the vanquished”)!

Excellences, Distinguished Presidents,

Today, the African youth is reaching out to you, to all of us carrying the weight of their destiny. They are shouting out their anger, and love along with a message of hope in their distressed call. Let us not disappoint them!

Paris, 10th of June 2017

Honoré Ngbanda Nzambo Ko-Atumba

President of the APARECO