URGENT- Génocides dans la région des Grands Lacs : La fin de l’état de grâce  pour Paul Kagame ?

Génocides dans la région des Grands Lacs : 

La fin de l’état de grâce  pour Paul Kagame ?

L’ONU vient d’ouvrir la boîte de Pandore !

 « Le mot d’ordre était d’exterminer tous ceux qui tentaient de fuir à l’intérieur du Zaïre. Le monde ne le sait pas encore parce que les seuls médias qui contrôlaient cette guerre avaient reçu l’ordre d’étouffer cet autre génocide de la vengeance. Des centaines de milliers de Zaïrois furent abattus dans la foulée» ( Extrait du livre “Crimes organisés en Afrique Centrale. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux”, Editions Duboiris 2004, P 177)

 Honoré Ngbanda-Nzambo Ko Atumba 

Paris, le 12 juillet 2019

 

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Ce 8 juillet 2019 à 20h 47’, un vieux rapport du Haut-Commissariat pour les droits de l’homme (HCDH) rendu public le 26 août 2010 vient d’être réactivé sur les toiles. Ce volumineux rapport de 600 pages a recensé les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en  République du Zaïre (actuelle République Démocratique du Congo) entre 1993 et 2003. Et aujourd’hui, l’ONU relance ce dossier car elle estime que le massacre des réfugiés hutus rwandais commis par l’Armée patriotique rwandaise (APR) de Paul Kagame, pourraient constituer un acte de génocide. Et déjà en 2010, les médias internationaux, dont notamment Le mondeet La Croix, prétendaient que si l’ONU avait décidé de fuiter express ce rapport accablant, c’était justement pour éviter que son «contenu explosif ne soit édulcoré par la raison d’Etat». Mais neuf ans après la diffusion de ce rapport, rien n’y fit ! Pourquoi ?

Toutes fois, en relançant ce dossier du «génocide des réfugiés hutus rwandais en RDC par Paul Kagamé et l’APR», l’ONU vient d’ouvrir, malgré elle, la boîte de Pandore. Car l’examen de ce dossier amènera enfin l’enquête judiciaire à poser les questions de fonds que l’on a escamotées dès le début des crimes commis depuis la première agression militaire de la RDC qui a eu lieu en 1996. L’enquête judiciaire devra déterminer d’abord tous les auteurs et les complices de ce génocide. Elle devra déterminer si Kagamé et ses officiers de l’APR dont James Kabarebe et «Joseph Kabila» sont les seuls auteurs de ces crimes ou s’il y a d’autres complices qui les ont aidés à accomplir ces massacres. L’enquête devra aussi identifier toutes les victimes de ce génocide. Elle devra déterminer si les réfugiés hutus rwandais ont été les seuls victimes de ce génocide ou s’il y a eu aussi d’autres groupes qui ont été les cibles de ces massacres planifiés à l’Est de la RDC.

C’est sur ces deux points que je voudrais attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale, afin que l’ouverture éventuelle de ce dossier que nous appelons de tous nos veux depuis près de 20 ans ne soit pas instrumentalisée et orientée vers les seuls objectifs des puissances occultes. Car nous estimons que le dossier du génocide des réfugiés hutus rwandais à l’Est de la RDC ne saurait être dissocié de celui du génocide des congolais, commis au même moment, sur le même territoire, par les mêmes auteurs et pour les mêmes objectifs ! Examinons donc pour cela les deux questions de fonds :

1ère question : Qui sont les auteurs et les complices de ce génocide ?

Dans son chapitre intitulé «Résumé exécutif», sous-titre «Historique et mandat» à la page 3, le Rapport Mapping (version française) affirme que «la découverte par la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUSCO) des trois fosses communes dans le Nord-Kivu à la fin de 2005 s’est imposée comme un douloureux rappel que des graves violations des droits de l’homme commises dans le passé en République Démocratique du Congo (RDC) demeuraient largement impunies et fort peu enquêtées.»

Partons donc de ce constat de l’ONU pour essayer d’identifier tous les véritables auteurs de ces crimes.  Dans mon livre «Crimes organisés en Afrique centrale. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux» (pp 166-171), j’explique la stratégie de Paul Kagamé qui consistait à rejeter toutes les solutions qu’on lui proposait pour rapatrier les réfugiés hutus rwandais au Rwanda. Car dans ses calculs, Kagamé (et ses alliés) avait besoin de la présence des réfugiés hutus rwandais au Zaïre comme prétexte afin de justifier le plan d’agression du Zaïre établi d’avance avec les Etats-Unis d’Amérique dans le but pour chasser Mobutu (objectif poursuivi par les Américains) et pour occuper l’Est du Zaïre (objectif poursuivi par Paul Kagamé). A cet effet, Kagamé avait dit à l’ambassadeur de l’Union Européenne Aldo Ajello ceci: «J’irai faire le job moi-même au Zaïre».  Et ce job-là consistait justement à éradiquer les «génocidaires» hutus rwandais réfugiés au Zaïre. Les victimes des fosses communes ne sont donc que le résultat du «job» effectué par Kagamé et ses officiers de l’APR. Dans le reportage du documentaire «Afrique en morceaux», le général rwandais James Kabarebe explique avec toute l’arrogance comment il avait organisé  et dirigé les bombardements des camps des réfugiés hutu de Sake et Mugunga.

Mais pourquoi en est-on arrivé à bombarder les camps des réfugiés de ces deux camps qui regroupaient plus de deux millions de réfugies hutus rwandais, alors qu’à l’initiative de la France, le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté le 15 novembre 1996, la résolution 1080 qui avait décidé de l’envoi dans le Kivu d’une force internationale d’interposition pour protéger justement les camps des réfugiés hutus rwandais? C’est en répondant à cette question qu’on peut identifier clairement les vrais commanditaires de ces crimes! Et il s’avère justement que ce sont les Etats-Unis d’Amérique qui ont saboté cette résolution de l’ONU dont ils étaient pourtant signataires.

Rappelons pour mémoire que ce sont les experts du Pentagone sur le terrain des opérations à Goma qui avaient alerté leur hiérarchie à Washington pour lui expliquer que l’application de cette résolution de l’ONU de déployer une force d’interposition, sous le mandat du chapitre 7 autrement dit, avec l’autorisation de faire usage des armes à feu, cette résolution-là mettrait à mal le plan des Etats-Unis de poursuivre l’offensive avec l’Armée rwandaise, sous-couvert de l’AFDL de LD Kabila, jusqu’à Kinshasa pour chasser Mobutu. Devant ce dilemme, l’attaché militaire américain au Maroc à cette époque fut dépêché à Goma pour apprécier cette situation et conseiller Washington. L’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa, Dan Simpson, fut aussi consulté. Il fit publiquement son témoignage dans «Afrique en morceaux» en ces termes : « Nous savions que la décision d’envoyer les forces d’interposition à Goma était une tentative des français pour sauver Mobutu. Nous ne pouvions pas accepter cela. Pour nous, Mobutu devait partir. C’est tout ! » Les experts américains estimèrent donc que la France voulait sauver son allié Mobutu en barrant la route aux forces de coalition des 6 pays africains mis en place par la C.I.A et le Pentagone.

 Ainsi, bien qu’ils aient voté la résolution et pris part aux travaux préparatoires de Stuttgart avec la France, le Canada, l’Espagne et l’Angleterre, les Etats-Unis changèrent brusquement d’avis sans informer leurs partenaires européens. Et sur recommandation pressante de Kagamé et Museveni, ils décidèrent de bloquer unilatéralement l’exécution de la résolution 1080 de l’ONU. Et pour éviter un débarquement surprise des troupes françaises à partir de leur base africaine de Libreville au Gabon, étant donné qu’elles avaient déjà le feu vert de l’ONU, Paul Kagamé ordonna à Laurent-Désiré Kabila de fermer d’urgence les aéroports de Goma et de Bukavu avec des fûts d’essence et des blocs de pierres!

Comme on le voit, les Etats-Unis d’Amérique sont indubitablement parmi les principaux commanditaires des actes barbares du bombardement des camps des réfugiés hutus rwandais de Sake et de Mugunga. Car, c’est à la suite de ces bombardements, que plus de deux millions des Hutus et des Zaïrois qui fuyaient dans la forêt ont été pourchassés et exterminés sans distinction par les troupes tutsi rwandaises, selon les détails accablants fournis par le film documentaire de l’Autrichien Hubert Sauper, Kisangani Diary, Loin du Rwanda, 1998.

Un autre groupe responsable et complice de ces crimes, c’est celui de LD Kabila et son conglomérat  de l’AFDL au service du Rwanda et de l’Ouganda à l’époque des faits. L’opinion tant nationale qu’internationale se souviendra du bras de fer qui avait opposé LD Kabila et l’ONU concernant l’opération de vérification des charniers qui avaient été signalés à Iyonda près de Mbandaka. La délégation de l’ONU chargé de vérifier les faits avait été bloquée pendant plusieurs jours à l’hôtel Intercontinental de Kinshasa sur ordre du Président LD Kabila, pour permettre aux agents spéciaux dépêchés à Mbandaka par l’ADG de l’ANR, monsieur Leta aujourd’hui en prison,  avec mission de déterrer nuitamment les squelettes des fosses communes et de les jeter dans le fleuve Congo. C’est seulement après avoir accompli cette sale besogne que l’autorisation fut donnée aux enquêteurs de l’ONU de se rendre sur les lieux à Mbandaka. Mais, informés sur l’intervention des services secrets congolais, la délégation des enquêteurs de l’ONU annula sa visite. D’aucuns se rappelleront que cet «incident» avait créé une forte tension entre le pouvoir et l’église catholique soupçonnée d’être à la base de cette «trahison» ! Malheureusement pour LD Kabila, quelques temps seulement après, ses alliés rwandais qu’il venait de couvrir lui menèrent la guerre jusqu’à son élimination physique !                        

2ème question : Qui ont été les victimes de ce génocide ?

Etant donné que les camps bombardés étaient essentiellement habités par les réfugiés hutus rwandais, il est tout à fait logique que ceux-ci soient les premières victimes visées par les criminels tutsis rwandais de l’armée de Paul Kagamé. Cependant, lorsque la presse à propagande américaine, CNN, avait annoncé après les bombardements ce qu’elle appelait «le retour volontaire et triomphal» de cinq cents mille réfugiés rwandais dans leur pays, et lorsque suite à ce mensonge, la Maison Blanche avait communiqué officiellement au SG de l’ONU qu’il n’y avait plus de nécessité d’envoyer les troupes d’interposition de l’ONU à l’Est du Zaïre, les autorités politiques zaïroises avaient émis une forte protestation et crié au scandale. Car au même moment, près d’un million et demi de réfugiés civils rwandais, hommes, femmes et enfants, étaient pourchassés et abattus comme des lapins dans la forêt tropicale à l’Est du territoire national! Mais il y avait aussi des centaines de milliers des familles zaïroises qui fuyaient la guerre et l’avancée des troupes rwandaises, et qui furent, elles aussi, exterminées dans la fouléeKagamé avait fait d’une pierre deux coups : Il avait par la même occasion l’opportunité d’éliminer d’un côte les hutus, ses ennemis mortels, et de procéder de l’autre côté, à l’extermination des congolais de cette riche région du Kivu dont il a conçu d’avance le projet d’occuper les terres! Dans les deux cas, le massacre est bel et bien planifié par Kagamé et le lobby tutsi-power, et il répond bien aux critères juridico-politiques du génocide !

Dans mon livre «Crimes organisés…» (pp 179-182), je signale les témoignages des rescapés aux massacres qui ont accepté de livrer leurs témoignages sous le sceau de l’anonymat pour des raisons évidentes de sécurité. Certains parmi eux on affirmé qu’après la 2eguerre de 1998 contre LD Kabila, l’armée rwandaise a procédé à une grande opération consistant à exhumer d’urgence tous les corps enterrés dans des charniers à travers la région du Kivu. Car Kagamé savait qu’il ne pouvait plus compter sur sa marionnette LD Kabila pour le couvrir devant la communauté internationale. D’autant plus que son ancien complice connaissait bien tous les emplacements des charniers. C’est pourquoi Paul Kagamé ordonna de vider toutes les fosses communes dans le Kivu et d’en transférer les contenus à Kigali pour enrichir le Mémorial du génocide de 1994. Ces témoignages furent confirmés par le Lieutenant Abdul Ruzibiza, membre de la garde rapprochée de Paul Kagamé, numéro matricule OP 1920. Dans son témoignage écrit, Ruzibiza dit ceci : «Je suis convaincu et j’affirme que les corps exhumés des fosses communes ne sont pas seulement ceux des Tutsi, parce que je connais des fosses communes où les Inkotanyi ont jeté pêle-mêle les corps des personnes qu’ils ont tuées, ils ont été inhumés ensemble, en les qualifiant tous des Tutsis » !Ce lieutenant a été éliminé en guise de représailles, une année à peine après la sortie de mon livre en 2004.

Il est donc clair qu’en relançant le dossier des massacres commis par Kagamé pour ne parler que du génocide des seuls hutus rwandais par les seuls criminels rwandais, l’ONU ouvre malgré elle la boite de Pandore. Car, comme nous venons de le démontrer, dans ce crime de génocide, Kagamé et son armée APR n’ont pas agi seuls, ils ont bénéficié de l’appui et de la complicité active des Etats-Unis d’Amérique et de l’AFDL de LD Kabila. Et les victimes programmées ne sont pas seulement les réfugiés hutus rwandais, mais aussi des centaines de milliers des familles congolaises.

Ainsi, la communauté internationale a été rattrapée par la justice. Elle a été prise dans son propre piège. Car, en voulant faire justice aux seuls rwandais, elle sera désormais obligée de traiter ce fameux génocide congolais dont personne ne veut parler jusqu’ici.

En l’absence d’un Etat et d’un pouvoir congolais, et au moment où le peuple congolais mène seul la bataille de Minembwe pour stopper le projet rwandais d’occupation et de balkanisation du territoire national, nous invitons les 80 millions de congolais issus des 400 ethnies du Congo à s’unir comme un seul homme pour faire pression sur l’ONU, afin de reconnaitre le génocide de plus de 12 millions de congolais, pour que justice leur soit rendu. Nos martyrs ont en droit !

Que Dieu bénisse le Grand Congo et son peuple !    

   

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