URGENT/ «Kabila» jongle avec l’opposition pour un nouveau glissement !-La stratégie du «bouc-émissaire»

 

 «Kabila» jongle avec l’opposition

pour un nouveau glissement !

La stratégie du «bouc-émissaire»

Un artiste écrivain et philosophe, Paul Valéry pour ne pas le citer a dit avec pertinence : «Le style, pour l’écrivain aussi bien que pour le peintre (et moi j’ajoute : pour l’homme politique), est une question non de technique mais de vision » !  En effet, c’est le tendon d’Achille de l’élite politique congolaise : l’absence de vision politique. Et c’est là  aussi que se situe le secret de la supériorité de l’avance qu’ont souvent les lobbyistes tutsis rwandais sur l’intelligentsia congolaise. Alors que nos ennemis nous observent, analysent nos faits et gestes pour prévenir nos réactions, les leaders politiques congolais, eux, naviguent à vue et tâtonnent car ils suivent seulement l’odeur de l’argent et du pouvoir ! En effet, lorsque pour desserrer l’étau de la pression nationale et internationale qui se resserrait sur leur régime d’occupation, Hyppolite Kanambe et ses frères tutsi-rwandais ont décidé de lâcher du lest en larguant un «dauphin congolais» sur la scène politique, le peuple bantou, lui et ses leaders politiques n’ont pas chercher à comprendre leur stratégie. Ils n’ont pas discerné que leurs ennemis leur lançaient plutôt un appât. Bien au contraire, ils l’ont gobé. Et plus grave, ils ont jubilé et dansé en chantant la «victoire» sur «Kabila»! Mais aujourd’hui, les chants d’allégresse ont cédé la place aux jérémiades et aux critiques ridicules et enfantines. 

Grâce à son « dauphin », Kanambe a réussi à faire desserrer l’étau de la pression internationale et nationale congolaise. Ce qui lui donne maintenant le temps et la possibilité de mieux affuter des nouvelles stratégie pour obtenir un nouveau «glissement» après la date buttoir du 23 décembre 2018.L’objectif final de « Kabila » et ses frères tutsi-rwandais, ne l’oublions pas, est d’arriver au bout du compte à supprimer le «damné» article 220 de la fameuse constitution qui leur ferme la porte d’un 3e mandat. Pour cela, «Kabila» entend manœuvrer patiemment, mais avec méthode, pour parvenir à travers des «dialogues», des «négociations politiques» et des nouveaux «accords» à changer la constitution et à proclamer une  4e République qui lui permettra de garder le pouvoir à vie, comme vient de le faire son mentor Kagamé au Rwanda!

Pour atteindre ces objectifs, « Kabila » a besoin d’un allié de taille : c’est la classe politique congolaise dite de l’opposition. Car il sait que seule l’opposition politique peut lui offrir cette opportunité ! Et pour réussir à manipuler cette opposition, il faut la diviser et l’affaiblir en opposant ses leaders les uns aux autres. Malheureusement pour nous, ce processus de division a déjà atteint un niveau très avancé. Les experts tutsis ont jonglé avec le point faible des politiciens congolais : la cupidité, l’égoïsme, la corruptibilité et la versatilité. Ils ont ainsi surfé sur les rivalités internes des «opposants politiques» pour imploser leur faible union d’apparence. La disqualification de la candidature du leader du MLC et la validation de celle du leader de l’UDPS malgré les irrégularités flagrantes a mis le feu aux poudres entre les deux grandes formations politiques de l’opposition. Dans l’entre temps, exerçant des pressions sur le leader de l’UDPS suite aux accords secrets signés en Europe en 2016, « Kabila » a réussi à faire de Félix Tshilombo Thsisekedi son meilleur allié du moment pour fragiliser le «front du refus de l’opposition» face aux élections du mois de décembre prochain. Augustin Kabuya et Jean-Marc Kabund, deux grands hauts responsables de l’UDPS, lors de l’émission «Le débat» sur Top Congo ce lundi 22 octobre, ont soutenu publiquement l’organisation des élections, « avec ou sans machines à voter », « avec ou sans nettoyage des fichiers électoraux ». C’est tout dire! L’UDPS est résolument engagée à faire cavalier seul avec « Kabila » pour lui offrir un glissement royal en échange du partage du gâteau tel convenu en 2016 à Ibiza.N’oublions pas que ce n’est pas le père, mais c’est le fils Tshisekedi qui avait fait le déplacement pour cette rencontre secrète. 

La Stratégie du bouc-émissaire

Tout en se servant de Félix Tshilombo et de l’UDPS, «Kabila» peaufine un autre plan pour repousser la date buttoir des élections du 23 décembre prochain. Mais cette fois, il ne veut pas porter officiellement la responsabilité de repousser ces élections. Il lui faut pour cela un bouc-émissaire : c’est l’opposition qui doit paraître comme étant l’obstacle majeur à l’organisation des élections. Pour ce faire, la CENI de Naanga a reçu dès le mois de juillet (nous l’avions signalé en son temps !) la consigne de jouer le jeu en se montrant intraitable face à l’opposition concernant les fameuses machines à voter et des électeurs fantômes (10 millions de personnes …sans empreintes). Naanga devait pour cela tenir la dragée haute à l’opposition congolaise et à la communauté internationale sur ces points de divergence. Il devrait donc tenir le plus longtemps possible, en vue d’en faire un prétexte, le moment opportun, pour le report du scrutin prévu pour le 23 décembre 2018. 

En effet, contrairement aux inepties diffusées par la presse kabiliste à Kinshasa pour endormir les congolais, lors de la réunion interinstitutionnelle tenue à Kinshasa ce vendredi 19 octobre, le président de la toute puissante CENI a reconnu une forte probabilité du report des élections prévues au mois de décembre prochain. Monsieur Naanga a évoqué à cet effet quatre obstacles qui pourraient menacer la tenue du scrutin :

1) le refus de la machine à voter par l’opposition politique ;

2) le préalable des électeurs sans empreintes (soulevé par l’opposition) ;

3) les « poches d’insécurité » à l’Est de la RDC  et

 4) la persistance de l’épidémie Ebola dans certaines régions du pays

 

Mais la réalité est que «Kabila» et son lobby tutsi ont tout planifié, y compris l’insécurité à l’Est de la RDC, pour que les élections n’aient pas lieu en décembre, et que la responsabilité du report incombe particulièrement aux politiciens de l’opposition. Selon son plan, arrivée au mois de décembre ou même novembre, «Kabila» utilisera le rejet de la machine à voter comme le prétexte principal pour justifier le report des élections. L’opposition qui jusqu’ici n’a présenté aucune alternative valable pour résoudre le problème, se contentant seulement de ressasser « des élections apaisées » sans plus, cette opposition disions-nous, se ferra porter par « Kabila » la responsabilité du report des élections. Et ce report permettra à «Kabila» de remonter la pente et de s’accrocher au pouvoir pour la vie ! Nous détenons à ce sujet les confidences des proches de « Kabila » qui nous ont confirmé les horribles propos tenus par le ministre Bitakwira, le fou du roi, qui a péroré haut et fort pour annoncer l’instauration de la «dictature du développement» après le 23 décembre, «avec ou sans élections» ! Ainsi, par sa turpitude, la classe politique dite de l’opposition va ouvrir une porte en or à Kanambe pour quelques mois supplémentaires qui lui permettront de rebondir du gouffre où il plonge actuellement, pour renforcer son pouvoir !

Le grand Congo n’a plus de classe politique ! Pour de l’argent et les miettes du pouvoir, les uns ont vendu leurs âmes à Satan tandis que les autres ont vendu le Congo au Diable ! Alors qu’il aurait suffi que ces politiciens décident d’un commun accord de quitter le processus électoral, de déclarer devant le monde que tous les acteurs politiques congolais se retirent de toutes les institutions du pays qu’ils ne reconnaissent plus, et qu’ils appellent l’ensemble du peuple congolais à une résistance populaire et citoyenne pour s’approprier l’imperium à travers les symboles du pouvoir et de la souveraineté du pays, pour que le monde voie ce régime d’occupation s’écrouler comme un château de cartes.Mais hélas, les fameux opposants politiques congolais sont chacun en course pour la mangeoire et leurs fanatiques aveugles se tirent dessus à boulet rouge : les katumbistes accusent les thsisekedistes d’avoir trahis le marché d’achat de l’UDPS ; les bembistes reprochent au tshisekedistes  d’avoir trahi la solidarité et de faire cavalier seul ; les tshisekedistes accusent tous les autres de jalousie et jurent de ne pas manquer leur tour d’accéder à la mangeoire nationale. Une véritable Tour de Babel qui ne profitera qu’à « Kabila » et ses frères tutsi-rwandais !

Devant un tel capharnaüm, seul le peuple congolais devra sonner la fin de la récréation ! Il doit renvoyer dos-à-dos tous ces politicards qui ont perdu tout esprit de patriotisme. Il doit prendre son sort en main. Car s’il ne fait pas, personne d’autre ne le fera pour lui !

Paris, le 25 Octobre 2018

Candide OKEKE

L’ŒIL DU PATRIOTIQUE

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